Grave : une audace qui vaut le détour

Dans ce film, Justine, jeune fille belge brillante, rentre dans un internat pour débuter ses études afin de devenir vétérinaire. Elle suit ainsi la voie de ses parents et rejoint sa sœur qui est déjà en deuxième année. Issue d'une famille de vétérinaires végétariens et elle même végétarienne jusque là, le bizutage qu'elle va devoir subir en mangeant de la viande va la transformer profondément. Nous allons alors suivre cette mutation qui va opérer en elle, cette dernière tentant de lutter contre ses nouvelles pulsions.

Déjà salué par la critique depuis sa présentation au festival de Cannes, Grave avait énormément fait parler de lui durant ses différentes présentations : de nombreux prix et des réactions très vives - notamment des malaises en salles. Ce qui est sûr, c'est que tout ce bruit autour du film était déjà une victoire. Et cela s'est concrétisé lors de sa sortie avec un bon démarrage, compte tenu du nombre de salles limitées qui diffusaient le film.

Pas du tout amateur de film d'horreur, j'y suis allé par pure curiosité mais également pour me faire ma propre opinion suite aux nombreuses réactions engendrées. Et j'avoue que je n'ai pas été déçu. Grave est en effet un très bon drame horrifique qui n'est pas gore pour être gore. Tout cela s'inscrit dans une construction narrative bien précise pour avoir, au final, uniquement des scènes parfois difficiles à regarder qui sont nécessaires au processus de narration. Car c'est bien là la plus grande force de ce film : une histoire inattendue avec de nombreux rebondissements tout au long du film et une interprétation tellement réaliste de Garance Marillier qu'on en frissonne avec elle.

Dans un temps où les films de genre français sont rares (ici un film franco-belge pour être exact), Grave est donc un ovni horrifique audacieux et dérangeant qui fait "plaisir" à voir ; bien que "plaisir" ne soit pas la caractéristique principale qui permette de décrire le sentiment majoritaire en voyant ce film. Note d'importance, il faut tout de même avoir le cœur bien accroché sur certaines scènes dont le réalisme pourrait être jugé dérangeant.

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