Malgré un palmarès de ratages en règle long comme le transsibérien, le cinéma de genre Français est toujours à accueillir avec bonheur. Un bonheur circonspect et prudent, mais quand même la moindre tentative est à saluer.
Grave s'inscrit dans cette tradition : c'est un film terriblement mal écrit, d'une pauvreté intellectuelle à faire pâlir d'incrédulité, mais rattrapé in extremis par la foi de ses actrices et leur énergie. Un film où l'exécution vaut mieux que le bourreau.
Un petit exemple :
Une scène commence avec une info pour le moins troublante : Justine a des poils de chatte rebelles qui veulent pas se faire épiler. Métamorphose ? Aliénation mentale ? Vous n'en saurez rien, car ce début de scène de servait qu'à amener des ciseaux dans le spectacle pour couper un doigt de sa sœur par accident, puis qu'elle le bouffe !
Ok, mais alors la cire dans sa chatte ? Elle reste tout le long du film ? C'est quoi ce délire ? Et pourquoi elle a plus jamais de problèmes de poils ?
Le film est jonché de ce genre d'approximations et d'effets d'annonces complètement foireux, ou ignorés par le reste de la narration. C'est épuisant.
Mais comme je l'ai dit, l'engouement que j'ai pour les performances de Garance Marillier et Ella Rumpf, qui tirent ce scénario débile vers le haut, parvient à balayer mes griefs. Pas au point d'en faire un bon film, mais au moins j'ai une poignée de petits talents à suivre dans les années à venir.