Un satellite russe explose, et ses débris provoquent une réaction en chaîne qui endommage une navette spatiale en train de réparer des composants. Les deux seuls survivants sont Matt (Clooney) et la rookie Ryan Stone (Sandra Bullock). Le câble de Ryan lâche, Matt la récupère en Mobile Suit. Ensemble, ils arrivent jusqu'à l'ISS (Station Spatiale Internationale), mais Matt est obligé de lâcher le câble que retient Ryan pour la sauver. Les débris font le tour de la Terre en 1 h et reviennent comme une menace périodique. Seule, inexpérimentée, Ryan saute d'une station à l'autre : après l'ISS qui explose comme une merde, la station spatiale chinoise qui explose aussi comme une merde, puis la capsule de l'espoir, qui se noie dans l'océan.


La première demi-heure est fort prenante, avec ces sensations de perte de repère complète (la Terre est en haut, sensation de vertige gigantesque), et aussi ce suspense du scaphandre à poussée qui n'a plus qu'une poussée, ce qui nécessite une trajectoire parfaite pour s'accrocher comme on peut et trouver un sas.


Et puis à force de rebondissements, du syndrôme "le truc que je viens de quitter explose derrière moi", on se lasse et on a l'impression de traverser un tunnel d'effets spéciaux. Alors oui, je n'ai aucune idée de la manière dont ils ont filmé ça, du travail gigantesque des infographistes ou je ne sais quoi. Mais ça ne m'intéresse pas trop, car les dialogues sont assez plats, le jargon scientifique bidon, et les rares tentatives de développement des personnages arrivent comme des cheveux sur la soupe : Bullock avouant qu'elle a perdu une fosse, déballant son histoire en chouinant... Non. Idem pour son monologue vers Houston qui ne répond pas, en tenant de copier les vannes de son mentor Matt, c'est assez malvenu. La bonne idée du faux twist où l'on croit que Matt revient, avant de voir que c'est une hallucination, arrive malheureusement après la scène la plus mièvre du film.


Mais ce qui gâche surtout le film, c'est la bande son avec des montées de violons progressives qui vont jusqu'à la stridence, histoire que tu comprennes bien que "something bad is coming". Parfois gratuitement (la fermeture d'un sas). Le film est complètement flingué par ça, surtout quand le premier carton explique qu'il n'y a pas de son.


Le film aurait mieux tenu avec des caractères moins plats ou des dialogues soit plus lyriques/humoristiques, soit plus tech (et pas dans le jargon cinéma : "Avez-vous un visuel ?", assez ridicule).


"Gravity" est un film lourdingue, mais pas aussi volontairement qu'il le voudrait. La bande-son est hautement dispensable, et la 3D idem.

zardoz6704
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le 4 déc. 2013

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zardoz6704

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