Tout est perdu?

Sandra est dans un bateau, non pardon, c'est récemment Robert dans un bateau (Redford dans le très prenant All is lost), Sandra est dans un vaisseau avec Georges, une navette plus exactement. Elle et lui font la conversation en combi, rafistolent des satellites endommagés. Ils sont un peu Bob le bricoleur dans l'espace, comme Robert esseulé dans son bateau abîmé : lui au milieu du vaste océan déchaîné, eux au milieu du nulle part de l'espace poubelle. Car c'est une vraie décharge en plein ciel au-dessus de la planète bleue, y gravitent de ces cochonneries. Sandra et Georges vont devoir interrompre leur douce causerie galactique quand une pluie de débris viendra saborder la mission, et gâcher leur idylle naissante. C'est alors que Sandra, seule, en perdition, entamera sa lutte ultime, non pas tant contre les éléments perturbateurs - oxygène rationnée, déplacement difficile, froid... -, mais contre sa propre pulsion de mort, car sans Georges pour la booster, Sandra est déboussolée. Alors être ou ne pas être, là est sa question. Est-ce que tout est perdu quand tout le semble? Saura-t-elle dans sa dérive, et mentale et physique, trouver un nouveau point d'attache? Dans ce survival aucune créature ne pourchasse personne, c'est la dépression de Sandra son pire monstre, celui qui l'anéantit de l'intérieur à chaque plan. Cette tragédie humaine obéit à l'axiome très théâtral de l'unité de temps et de lieu, ce qui lui confère sa force et la fascination aussi bien en 3D qu'en 2D. Mais Georges a plus d'un tournevis dans sa combi, c'est le plus malin des bricoleurs, un beau Bob qui tentera de rafistoler Sandra. Alors espoir fait vibrer, même au fin fond de l'espace.