Un blanc plus noir que le noir, ni blanc ni noir.

Après une année 2018 cinématographiquement prolifique, j’entame 2019 avec un premier long-métrage prometteur qui signe le retour de Vigo Mortensen dans un rôle principal depuis Captain Fantastik. Le retour du Roi !
Et pour me conforter dans l’idée que c’est sans doute le film à ne pas manquer, l’acteur aux rôles aussi excitants que choisis intelligemment est accompagné sur la banquette arrière de sa berline de l’acteur dont la hype est devenue affollante : Mahershala Ali.

Il me suffisait de ces deux noms pour réaliser que j’allais aimer ce film. Le « feel good movie » comme ils disent. C’est à peu près le ressenti que j’ai eu en sortant de Green Book. Un sourire. De la joie. Une putain de joie de vivre. Green Book fait du bien.

Green Book, où la simplicité d’un duo en roadtrip qui évolue en apprenant de l’autre. Un duo qui grandit avec un schéma simple : chacun sort progressivement de sa zone de confort pour pénétrer dans le « monde extraordinaire » qu’est la sphère de son partenaire de voyage. Comprendre et s’ouvrir à l’autre à coup de digressions.

Une évolution attachante de personnages profondément humains. L’un blanc mais plus noir, parce que pauvre, que le noir ne se sentant ni blanc ni noir. La cruauté d’une époque racontée à travers la fissure d’une Amérique profonde et révoltante. Oui, l’homme blanc n’aime pas la différence. Une différence qui en 1962 le place au dessus de l’homme un peu plus foncé que lui.

Révoltant.
C’est sur cette vague que le récit prend la route. Parce qu’il ne faut pas oublier. Parce qu’il faut éveiller les consciences. Parce qu’on ne peut pas continuellement se battre contre une différence de Pantone.

Mais Jouissif.
Parce que sublimé par le talent de deux acteurs dont le duo entre pour moi dans le cercle très fermé des duos marquants du cinéma. Un duo presque Intouchable !

Green Book est intelligent. Il invente et s'affranchit de répéter un sujet dont le fond à trop souvent prit la même forme. Non, Mahershala Ali ne mange pas de poulet parce qu’il est noir, encore moins avec les doigts ! Il est important de saisir le vrai fond de l’histoire : quelque soit ton niveau de vie, tu es humain et aspire à être heureux. Aucun système ne devrait dicter tes choix, te freiner ou t’interdire. Alors ne joue pas dans ce restaurant si tu n’as pas le droit d’y manger.

Joyeux Noël !

PAC