Il suffit de lire les commentaires de la presse sur l'affiche de Green Book pour comprendre toute la beauté de ce qu'on verra à l'écran : "Humaniste" dit Le Point, "Deux acteurs extraordinaires" rétorque Première, "Un film qui a du cœur et qui fait du bien" commente Le Journal du Dimanche. En effet, rien qu'en lisant ceci, on a juste ce qu'il faut pour décrire brièvement le long métrage réalisé par Peter Farrelly.
On se retrouve en 1962 dans une Amérique encore dominé par le racisme, en pleine ségrégation, en particulier dans le Sud où on retrouve nos deux personnages dans un long road-trip de huit semaines, entre voyage au cœur d'une belle voiture bleue dont je ne saurai dire la marque où deux hommes vont apprendre à se connaître et à changer, et concerts du pianiste. Tony Lip est le chauffeur, Docteur Shirley le passager à l'arrière, ... ça ne choque personne ? Evidemment, nous avons passer cette époque (même s'il en reste évidemment des traces à l'heure actuelle), où malheureusement toute personne malveillante vivante à cette époque s'offusquerait d'une telle situation.
Porté par un Viggo Mortensen resplendissant, et un Mahershala Ali convaincant, le film, par son discours nous tient en haleine durant plus de deux heures, concoctant des moments aussi véritablement drôles, grâce à l'acteur principal qui mériterait bien un prix pour son interprétation. L'oeuvre ne se trompe pas dans ce qu'elle veut dire, ne divise pas dans son message, et l'amitié entre nos deux protagonistes vont en émouvoir plus d'un. Toutefois, Green Book n'arrivera jamais jusqu'à l'excellence, alors qu'aurait-il fallu de plus ? Sans doute un peu plus d'enjeux dramatiques ou bien des personnages poussés encore plus dans leurs caractères. L'oeuvre possède un vrai rythme qui ne va jamais redescendre, mais n'apporte à mon goût rien d'innovant en la matière malgré une bonne étude de l'époque et de la relation réelle entre Tony et Shirley (Dino et Shirley, what ?), il y a des œuvres qui marquent plus et vont plus loin dans leurs propos avec des scènes frappantes, Green Book se veut plus centré sur ses personnages et il a en parti raison car ils gagnent à être développés !
Green Book - sur les routes du Sud, nous touche notamment et je ne sais pas réellement pourquoi, mais grâce à une chose : les lettres qu'envoie Tony à sa femme, qui résume à mon sens toute la beauté des figures du film, à la fois justes, légères, différentes, qu'on prend de sympathie (et j'appuie mon propos sur le personnage campé par Viggo Mortensen). C'est réussi, c'est beau, et ça mérite de belles éloges.