Ca y est, Green book a gagné l'oscar du meilleur film. Mais pourquoi donc vous allez me dire ?
En fait, Green Book de Peter Farrelly est exactement le film tiré d'une histoire vraie que l'on attends.
C'est un film d'une parfaite composition, la reconstitution de l'année 1962 et de l'époque des 60's est parfaitement rendue, la photographie, la lumière, et les costumes sont tous excellents.
Que dire aussi de ce biopic/ buddy- road- movie aux allures de drame d'une relation "impossible" entre un italien raciste new- yorkais plutôt modeste et un prodige pianiste noir vivant loin de ses congénères et habitué à fréquenter les riches et les mondanités avec un poil d'excentricité, qu'il est LE parfait film à oscars cette année ?
On sait tous que ce genre de film est adoré par l'académie, qui préfère rien tant que de regarder leur glorieux passé même fantasmé (cf. Lalaland) plutôt que de consacrer des oeuvres nouvelles et innovantes. C'est donc plutôt logique qu'il est donc sacré en face d'autres films.
Green Book est pourtant un superbe buddy- movie, surtout concentré au niveau des personnages et forcément des performances d'acteurs : la direction d'acteurs est d'ailleurs très bonne, puisque chacun excelle dans son rôle. Viggo Mortensen, acteur toujours très bon, est par contre méconnaissable en tant qu'italien, certes un peu exagéré et pas toujours très fin, mais son charisme et sa présence finit par le rendre terriblement sympathique.
Autour de lui gravite donc ce pianiste noir de génie, joué par un Mahershala Ali au sommet de son art, faisant le contrepoint en tant qu'artiste très sensible et méprisant son chauffeur. Il n'a donc pas forcément volé son second oscar, tant il éclipse tout le monde à l'écran dès qu'il arrive. Son magnétisme et sa diction font de lui une interprétation mémorable.
Mais Green Book c'est aussi un réalisateur Farrelly qui est au top de sa forme, avec de très beaux cadrages, notamment en filmant avec brio toutes les conversations dans la voiture. Il y a donc évidemment une critique sociale de l'Amérique et sa ségrégation via le fameux livre vert pour les noirs et leurs établissements. Il y a aussi de très beaux plans sur les concerts et certaines scènes sont quasiment des petites sénettes très amusantes sur les différences culturelles entre les deux personnages principaux.
Green Book, c'est aussi une fin incroyablement pure et plutôt magique, même si on sait comment tout cela va se finir, on arrive presque à lâcher une larme.
Donc plutôt sympathique, plutôt amusant, voire même plutôt divertissant, Green Book est donc un passionnant et excellent film, quoique un peu long, et reste un joli moment des années 50.