Une orientation politisée assumée

Si dans les grandes lignes et sa façon de faire, Green Book: sur les routes du Sud est assez classique, le film possède de très grosses qualités pour en faire un biopic très intéressant.

Par classique, j'entends qu'il ne faut pas s'attendre à de la fioriture de la part de Peter Farrelly ou à des séquences de dingue. Par contre, c'est très rythmé dans le montage et le réalisateur trouve toujours une certaine justesse, les quelques faiblesses provenant surtout du scénario, pourtant assez complet.

En effet, l'une des mes grandes surprises de cette oeuvre, c'est le côté humoristiques égrené ici et là et qui fonctionne parfaitement. L'alchimie entre les deux personnages est parfaite et rend finalement superbement hommage à l'amitié qui s'est créée entre le Dr Don Shirley son chauffeur, Tony Lip. Le film combat les préjugés envers les noirs dans le début des années 60 et l'une ou l'autre scène assez simples mais parfaites permettent de voir où en est Lip dans son attitude face à une personne de couleur noire avant ou après son travail avec Shirley. Lip peut se rendre compte à quel point le racisme ancré et profond peut nuire à la vie et à la carrière de pianiste d'exception qu'est Shirley.

Le film s'inscrit parfaitement également dans la tendance hollywoodienne qui est assez contestataire de la politique raciste de Donald Trump.

Viggo Mortensen et Mahershala Ali sont excellents. Leur duo fonctionne parfaitement à l'écran et eux aussi ne sont pas étrangers à la réussite du film. Ali recevra d'ailleurs l'Oscar du Meilleur Second Rôle.

Comme je l'ai dit, le scénario n'est pas parfait. Il y a une séquence assez maladroite qui est celle de la piscine où l'on fait comprendre que Shirley a des tendances homosexuelles. Elle tombe un peu de nulle part et surtout plus rien ne sera jamais évoqué à ce sujet. Non pas qu'il faille s'expliquer sur cela bien évidemment mais au final, l'oeuvre se penche surtout sur le personnage de Lip. Et c'est un petit peu dommage car je trouve qu'on en sait un peu moins sur Shirley que sur Lip.

Après, l'une des raisons à cela et que l'un des scénaristes du film est le fils de Tony Lip. Ce dernier fera d'ailleurs une petite carrière au cinéma mais aussi à la télévision, recevant d'ailleurs un rôle dans la série Les Soprano.