GREEN ROOM (14,2) (Jeremy Saulnier, USA, 2016, 96min)
Ce viscéral survival adolescent décrit le cauchemar d'un jeune groupe de punk-rock enfermé par les tenanciers d'un bar pourri au fond de l'Oregon ayant involontairement été témoin d'un crime survenu dans la green room (la loge d'artiste). Après le formidable thriller Blue Ruin (2013), Jeremy Saulnier change de couleur mais pas de ton pour nous offrir un film d'exploitation rouge sang. Un pur exercice de style nihiliste qui concentre astucieusement le récit dans une unité de lieu, de temps, d'action et chromatique. La mise en scène énergique, cohérente, méticuleuse mais un brin trop démonstrative accompagne un scénario "no future" au suspense haletant en incorporant des moments cru et tendres. Le film fait fit de la psychologie humaine, ne dénonce rien (la sociologie des protagonistes d'extrême droite étant absente) mais s'amuse habilement dans ce jeu de massacres où toute la caisse à outils y passe et par le biais de situations d'humour très noir. Un teen movie de série B totalement assumé et assez réussi évoquant aussi bien Assaut (1976) de John Carpenter qu'une effrayante Murder party assez gore. Ce thriller horrifique sans concession (aux dialogues parfois pas toujours justes), comprend une excellente bande son hardcore et une interprétation convaincante de Patrick Stewart au milieu d'un casting correct. Pénétrez sans reculer dans cette "Green Room". Brutal, glauque, cruel et rock and roll !