Troisième Long-métrage pour Jérémy Saulnier, troisième expérience marquante. La queue est très longue devant l’entrée du Théâtre Croisette pour la seconde projection de « Green Room » présenté à la Quinzaine des Réalisateurs 2015. L’équipe est présente et Saulnier annonce déjà la couleur : « J’espère que le film vous plaira, et que vous y survivrez… ».


Tout est question de survie. De l’instinct à l’état animal, du spectateur aux personnages principaux. Le pitch est simple et permet au réalisateur une immense liberté quant au traitement du rythme des séquences. Un groupe de punk joue un soir dans un rade pourri perdu dans la campagne. Survient alors un événement invraisemblable. De là commence une séquestration tant longue qu’abominable.


Avec « Blue Ruin », Jérémy Saulnier s’était révélé comme un talentueux de l’image et un nouveau génie du suspens. Avec un acteur, peu d’argent et un découpage extrêmement précis et juste, il avait amené le spectateur à flirter avec l’extrême tension. Ici il ne fait que confirmer son talent et ajoute à son cinéma une touche, que dis-je, un tapisserie de gore. Du membre méchamment coupé au coup de fusil à pompe dans la tête, en passant par la gueule bouffée à la mâchoire de chien, Jérémy Saulnier nous offre toutes sortes de morts originales et violentes.


Dans une lumière verdâtre et démunie de toute humanité se débattent des hommes en cage. Un véritable huis clos sous tension où l’être humain rejoint la bête assoiffée au pays de l’instinct. Une danse macabre menée tambour battant par Patrick Stewart, le professeur Xavier de X-Men, propriétaire du lieu et leader d’une meute de nazis super violents. On retrouve avec plaisir Macon Blair qui, après avoir livré une prestation hors du commun dans « Blue Ruin », incarne un second rôle crucial, véritable passerelle entre bien et mal, victimes et tortionnaires. Enfin grâce à un humour noir décapant et une bande originale omniprésente, Jérémy Saulnier nous emmène où bon lui semble, de la comédie au gore, du film de genre à la menace que l'on ressent mais que l'on ne voit que très peu.


La suite de la critique sur le site du Cinéma du ghetto :
https://lecinemadughetto.wordpress.com/2015/05/21/green-room-2015/

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le 22 mai 2015

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Charlouille .

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