Après nous avoir scotché avec «Blue Ruin», itinéraire sanglant d’un désespéré en quête de vengeance, le sieur Saulnier remet le couvert et de la meilleure des manières. Pour sa deuxième (vraie) réalisation, il entraîne un petit groupe de musicos métaleux dans un trip sanglant oscillant entre «American History X» et «Les brasiers de la colère», rien que ça ! La petite troupe composée de trois mecs et d’une nana vit de concerts miteux, arpentant les routes des Etats-Unis, jusqu’au jour où, par le biais d’un piston (plus que foireux), ils se produisent sur la scène d’un rade infesté de Skinheads au cœur de l’Oregon. Jusqu’ici tout va bien comme le disait Kassovitz dans «La Haine». Et de la haine, il va y en avoir, plus bestiale que raciale d’ailleurs, quand nos jeunes verront ce qu’ils n’auraient jamais dû voir. Saulnier nous ouvre tout grand les portes de l’enfer dans ce quasi huis clos horrifique aux relents sociaux avoués, l’ombre des WASP plane sur le film en particulier grâce au rôle de Patrick Stewart (Star Trek), en chef de meute pervers et méthodique. Des Rangers, des crânes rasés, du sang, des cris et de la fureur : une claque ! Vivement ton prochain film Jeremy.