Le meilleur film de Noël jamais produit!

Gremlins est un de mes trois films favoris (avec King Kong - l'original & E.T.) de ma petite enfance. Et certainement le plus subversif des trois. Avec son air de donner dans la comédie horrifique familiale, il s'agit d'un véritable bâton de TNT désacralisant une Amérique conservatrice et capitaliste à grands coups de petites créatures nauséabondes représentant une nouvelle génération vivant pour s'amuser et foutre en l'air ce que leurs prédécesseurs ont construit..


Le film nous met en scène des personnages désagréables insultant les biens importées de l'étranger comme cette adorable Volkswagen Cox tout en étant des losers de première bourré de matin au soir, des êtres avides d'argent et prêt à expulser les gens de leur maison pour une poignée de dollars en plus et n'hésitant pas à exiger l'euthanasie d'adorables chiens ou des forces de l'ordre incompétentes représentant le pouvoir en place... Avant de les démolir par des êtres aussi malins que stupides et ne vivant que pour semer le chaos dans un éclat de rire le plus total!



Goddamn foreign cars!



Ces êtres sont les enfants maudits d'une adorable créature dont on a enfreint les règles... Un cliché d'une nouvelle génération. Et ils sont là pour détruire le capitalisme et la société conservatrice.


Notre héros roule en VW et a un casque Honda dans sa chambre. Il correspond donc bien à cette ouverture et pourra survivre l'expérience. Contrairement à un personnage crashant sur les importations et qui finira tuer à coup de bulldozer ravageant sa maison construite en bois pré-fabriqué ne survivant pas à la première tempête débarquant à l'horizon. Et si tu veux expulser les gens de leur maison, tu seras toi-même éjecté de la tienne, sauvagement tué. Quant aux forces de l'ordre n'étant d'aucun secours, on leur coupe les freins et bye bye...


Le cinéma lui-même est mis à l'hommage tout en ironie. Les salles de cinéma américaines sont réputées pour être très "animées" dans le public en comparaison de nos salles obscures, Joe Dante met donc en scène une salle remplie de Gremlins reprenant en cœur les chants de Blanche Neige et les Sept Nains et crevant littéralement l'écran! Mais un amour inconditionnel pour le genre fantastique est également commémoré par toutes les inventions en arrière-plan de la convention des inventeurs faisant hommage au début de la science-fiction sur grand écran.


La célébration massive du consumérisme américain est incarné par la fête de Noël et la scène finale se déroule donc dans un magasin de jouet, véritable vitrine de l'hypocrisie religieuse servant le matérialisme à l'extrême.



You say you hate Washington's Birthday or Thanksgiving and nobody cares, but you say you hate Christmas and people treat you like you're a leper.



Un film irrévérencieux, malin et déguisé sous l'aspect d'une comédie horrifique familial (osée en terme de gore qui plus est pour l'époque par rapport au public visé). Mais surtout un film parlant à tous. Aux plus petits émerveillés par la bouille adorable de Gizmo et terrifié par ces Gremlins à l'aspect horrible et teasé dans un premier temps par des ombres et des mains avec de longs ongles acérés... Aux adolescents par des scènes jouissives de petits meurtres en franche rigolade et une action réussie (bien que pas toujours irréprochable).


Mais la scène de la mère, véritable psychopathe, massacrant les énergumènes dans sa cuisine à grands coups d'électro-ménager vaut son pesant d'or!


Et aux plus grands, par un véritable balai politique utilisant tous les clichés possibles pour les détourner et leur donner une autre connotation...



Gizmo caca!



La bande son écrite pour le film est foutrement entraînante et correspond véritablement à l'esprit du film. Et quel plaisir de voir s'actionner ces marionnettes et autres maquettes avec des styles délirants mis en exergue pour donner une identité propre à chaque rejeton de Gizmo! Un plaisir qui malheureusement ne sera plus connu par les générations à venir...


Bref, un classique du cinéma visitant plusieurs genres cinématographiques mais cachant une grosse critique sociétale sous l'aspect d'un divertissement familial. Du génie corrosif donnant naissance à des créatures devenues aujourd'hui cultes malgré un scénario ne tournant pas loin des standards du nanar. Une époque dorée du cinéma où un scénario simple permettait de cacher bien d'autres choses dans son film plutôt que de devoir faire des longs-métrages de deux heures pour expliquer ce qui s'est déroulé...

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le 8 mai 2017

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