Sont cons dans les films... Faudrait qu'on m'explique si être choisi comme personnage d'une histoire t'impose d'être un parfait demeuré. Tu vas pas me la faire à moi, t'en connais des cons, t'en es peut être un toi même, ça nous ferais un point commun, penses-tu, quelle aubaine. Bref, tu les reconnais les cons ; y suivent jamais ce qu'on leur explique. T'as beau leur expliquer qu'un Mogwai (pas le groupe, hein) ça s'expose pas à la lumière, ça aime pas l'eau et ça se nourrit pas après minuit et voilà que notre héros, cet abruti, mouille le sien même pas quarante huit heures après l'avoir reçu à Noël. Un gamin de 2016 l'aurait déjà revendu sur Priceminister alors je dis rien... Pareil, voilà que la règle sur la bouffe est bafouée et rapidement les charmantes créatures toutes pelucheuses se changent en gobelins dégueulasses, eux même qui vont foutre la merde pendant tout le bazar qu'est ce film.


C'est marrant comme (les) Gremlins a tout d'un gigantesque nanar avec ses explosions, ces p´tits êtres aussi malins que stupides, cette ambiance de série B bravant l'épouvante autour d'une réalisation assez chiadée. Un nanar mutant, donc, orchestré par Joe Dante, écrit par Chris Collombus et produit par Spielberg. Contrairement aux films généralement sages des amis Spielberg et Collombus, le petit enfer de Dante est sacrément glauque, il faut dire. Pas le glauque ou le côté oppressant d'un Silent Hill, hein, on se comprend, là je parle du glauque nanardesque qui te sort de ton angoisse nocturne en un florilège de débilités délirantes à la Braindead, le sanglant remplacé par le visqueux. Et pourtant quand tu montres Gremlins à quelqu'un, la personne en question pourrait s'attendre à un gentil petit film de Noël avec la bouille toute choupinette de Guizmo comme mascotte. Et à un moment ça dérape, sévèrement. L'horreur...l'horreur disait Brando. V´là que les bestioles investissent le bar du coin, picolent, fument, se travestissent et s'enfilent dans les chiottes paraît-il. Bref, tout le monde a eu huit ans et la carte de crédit de son paternel...


C'est ensuite au cinéma de se faire molester et à Dante de nous offrir une scène d'anthologie où Gremlins en pagaille s'enjaillent sur Blanche neige, film favori d'Hitler si l'on en croit l'Internet. Ça gueule et ça chante, on se croirait dans une salle obscure, plus vraie que nature, des États-Unis. La pente est définitivement dévalée lorsque l'action s'achève dans un magasin de jouets où toute la fange consommatrice est balayée. D'un Noël bien niqué en tout point, Dante nous en fout plein les mirettes et semble dénoncer les travers d'une Amérique bien proprette. Non, le vrai Noël c'est film de monstre, rires gras et cigarettes, tout le monde le sait.


Gremlins, film cultissime de Noël visionné étant marmot sur l'immonde VHS d'un voisin, un bon souvenir d'éclate et de surprise. Aujourd'hui, la tromperie fonctionne encore terriblement même s'il n'atteint pas des sommets. Ce serait pour autant dommage de s'en priver en cette période des fêtes.

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le 26 déc. 2016

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Fosca

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