Trop frénétique mais délirant
Le premier opus était une agréable surprise, un film d'horreur réellement violent mais pour toute la famille, une comédie de mœurs orchestrée par un Joe Dante, toujours excellent. Alors qu'avait-il à rajouter pour Gremlins 2 ?
Malheureusement, rien n'est ajouté et le film, autrefois dans une petite bourgade américaine, se retrouve confiné dans un building complètement mis à sac par les saletés ambulantes. Et justement, c'est un des points fort du film tout en étant, à terme, son point faible. Complètement recentré, le film nous crée des hybrides, comme le Gremlin araignée (grrr !) ou l'hilarant Gremlin intelligent, totalement délirants. Les personnages humains n'ont pas vraiment d'importance et seuls les Gremlins comptent, créant une petite société qui ira jusqu'à une interprétation de New York, New York. C'est néanmoins son point faible car cela ne laisse aucune possibilité au spectateur de s'attacher à un personnage, la plupart n'étant pas vraiment important, inclus Zach Galligan.
Mais où le film se démarque de son illustre prédécesseur, c'est grâce à la propension qu'à son scénario à briser le quatrième mur, et ce de façon très réjouissante. En effet, le générique est un cartoon des Looney Tunes, pendant le film, l'image est brulée par des Gremlins métadiégétiques qui laissent apparaître l'excellent Hulk Hogan qui sauve le spectateur des griffes de ces bestioles malfaisantes. Il est donc évident que le film est amusant, ultra-référentiel et d'une décontraction bienvenue et qu'il, bien heureusement, ne repose pas que sur cet aspect, à la manière d'un dessin animé DreamWorks d'aujourd'hui. Tout ceci est mis en scène avec le savoir-faire habituel d'un Joe Dante qui sait faire de l'horreur de toutes les façons, familiale ou pas, et qui enchaîne les plans réussis.
Quant aux acteurs, on ne notera que Dick Miller, l'âme damnée du réalisateur, qui livre ici une excellente performance. Le reste n'est pas vraiment important, du aux personnages bien trop peu travaillés (regrettable pour des protagonistes au potentiel intéressant comme celui d'Haviland Morris), véritable défaut d'un film qui aurait pu être un classique, mais qui échoue au pied du mur. Mention spéciale à la musique, bien moins bonne que dans la première itération.