Après Octavia Spencer, c'est au tour d'Isabelle Huppert de jouer les psychopathes ! Sauf que cette dernière est plutôt habituée à ce genre de rôle ; j'en attendais donc beaucoup. Certes, le fait qu'elle se glisse dans un film d'horreur américain, qui plus est sous la direction de Neil Jordan, réalisateur de Confessions avec un vampire, rend Greta assez affriolant. Mais l'excitation laisse rapidement place à l'ennui. La scénario est si redondant et déjà-vu qu'il en devient grotesque. Le début manque totalement d'identité et le déroulement se fait sans surprises. Pourtant, il y avait une bonne matière à creuser entre ces deux femmes qui n'arrivent pas à surmonter la disparition d'un être cher. La paranoïa de l'une et la peur d'être rejeté de l'autre conduisent à un conflit gratuit et incohérent où tout suspense est bâclé par des effets sonores et des personnages secondaires inutiles. Même Isabelle Huppert, toute de marbre, tellement associée à ce genre de rôle névrosé, ne surprend plus dans l'horreur. Chloë Grace Moretz fait le job de la victime irréprochable : empathique, touchante et serviable. Leur relation aurait pu être bien plus sadique et peaufinée. Ça reste bien en-deçà de toute outrance, se cantonnant alors dans le genre thriller psychologique. Mais ce qui me marque et me déçoit le plus, c'est la banalité de la mise en scène : absolument plate, ridicule parfois lors des multiples apparitions de Greta, sans aucune empreinte forte de la part du réalisateur. Greta a le gout d'une patate douce qu'on aurait laissé au micro-onde trop longtemps ; au final, il n'y a plus rien à se mettre sous la dent et surtout, il n'y a plus aucune saveur...