Johnny Weissmuller... Connais pas !
Ou plutôt, connais plus !
Cela peut paraître injuste et excessif, mais compréhensible après la vision de cette pépite narrative qu'est ce film. Comparé à Christophe Lambert, révélation toute en séduction animale, le Tarzan hollywoodien tombe de son piédestal fait en lianes torsadées. Après avoir fait rêver des générations d'adolescents, c'est le musée du 7e Art - cette autre jungle ! - qui n'avait plus qu'à l'accueillir.
On peut le dire sans Jane, pardon, sans gêne : si "Greystoke, la légende de Tarzan", seigneur des singes, balaie tous les films antérieurs, c'est loin d'être juste lié au talent respectif des deux acteurs. En fait, le vrai renouveau vient du réalisateur. Hugh Hudson ("Les charriots de feu") a réalisé le Tarzan digne de l'imagination de Rice Burroughs. Il est retourné, coup de génie, à l'esprit même de l'histoire initiale afin de revisiter très fidèlement le mythe de l'homme singe.
Weissmuller multiplie les effets de biceps et pousse sa bruyante tyrolienne dans une jungle de carton pâte. Christophe Lambert gagne en crédibilité en évoluant dans une vraie jungle - extérieurs tournés au Cameroun - qu'Hudson a filmée de façon à ce qu'elle envahisse l'écran. Réalité végétale à la fois luxuriante et inquiétante. On fait le rapprochement avec "La guerre du feu", que le réalisateur a dû voir et adorer. Le fameux cri retrouve aussi son vrai sens : la traduction d'une souffrance mi-humaine mi-animale.
Surtout, on a enfin d'un seul tenant la véritable histoire de Tarzan, avec la partie civilisée (manoir so british, grand-père farfelu, élan amoureux...) inoubliable au fil de séquences d'un esthétisme superbe. Ce qui redonne toute sa dimension épique à l'une des plus belles histoires jamais écrites et contées. Légende (?) en prise directe sur l'inconscient humain, ce "Rêve de singe" qui habite chaque individu quand l'interrogation sur les origines de l'Humanité se fait obsédante, incontournable. Hudson a misé juste en consacrant tout le 1er tiers du film à l'enfance de Tarzan une fois "adopté" par de grands primates. Homme-singe ou homme ET singe ? Nuance... Heureusement, la part de rêve l'emporte souvent sur la part de réflexion.
Allez, tous en choeur : aaaaaaaaaaaiiiiiiaaaiiiiiiiiiiaaaaaaaaaaaaaaaaaa ! (transposition approximative).

Ticket_007
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes * Fan des années 80 !, Les plus fortes tensions sexuelles dans les films et * Chut(es) ! Juste l'extase en cascade !

Créée

le 20 mai 2016

Critique lue 1.3K fois

15 j'aime

14 commentaires

Ticket_007

Écrit par

Critique lue 1.3K fois

15
14

D'autres avis sur Greystoke - La Légende de Tarzan

Greystoke - La Légende de Tarzan
KingRabbit
7

Ainsi naquit la légende de Christophe Lambert

Ah... Qu'est-ce qu'il est kiffant ce bon Christophe ! Alors c'est vrai que maintenant il fait un peu de peine, on dirait qu'il a 95 ans, il n'arrive plus à parler normalement, avec sa voix...

le 16 mai 2014

23 j'aime

4

Greystoke - La Légende de Tarzan
Ticket_007
8

Cet obsédant "Rêve de singe"...

Johnny Weissmuller... Connais pas ! Ou plutôt, connais plus ! Cela peut paraître injuste et excessif, mais compréhensible après la vision de cette pépite narrative qu'est ce film. Comparé à...

le 20 mai 2016

15 j'aime

14

Greystoke - La Légende de Tarzan
etiosoko
10

Le plus grand des Tarzan

Toujours aussi excellent et intemporel après une énième vision en presque 35 ans, avec une VO en anglais et français fine et significative, ce chef d’œuvre est une symphonie dont l’écoute est...

le 18 août 2017

9 j'aime

1

Du même critique

Qui veut la peau de Roger Rabbit
Ticket_007
9

Comédie policière et cartoon dopés par une "Fantasia" d'effets spéciaux

Un détective privé s'immerge dans le Hollywood de l'après-guerre, pour enquêter sur la brouille entre un acteur célèbre et sa femme. A peine a-t-il ciblé un potentiel rival que celui-ci est...

le 19 mai 2016

50 j'aime

8

L'Été meurtrier
Ticket_007
7

"Identification d'une femme"... vengeresse !

"L'Eté meurtrier" est resté à l'état de projet trois ans. Le temps qu'Adjani se fasse à l'idée d'endosser les habits d'une jeune femme ayant pour caractéristique sautant aux yeux de ne porter que des...

le 3 oct. 2015

43 j'aime

13

Les Ailes du désir
Ticket_007
9

Envolées en "eaux profondes" du Moi

Attention, chef-d'oeuvre ! Attention, danger ! Parce que "Les ailes du désir" est un spectacle anti-spectaculaire au possible, pour approcher cette vérité inconfortable : vivre en le sachant. On sort...

le 16 juin 2016

40 j'aime

22