Une série B musclée signé par le Besson guy Pierre Morel (le très bon Taken, le moins bon From Paris With Love), avec en vedette un Sean Penn qui en a décemment encore pas mal sous le capot malgré la cinquantaine bien tassée, force est d'avouer que sur le papier, Gunman envoyait sacrément du petit bois.


Surtout que le Morel avait eu le bon gout de convoquer en seconds couteaux de luxe, les excellents Javier Bardem, Ray Winstone, Mark Rylance et Idris Elba, rien que ça.


Flop monumental outre-Atlantique ou les papys - tous comme les jeunots finalement - de l'action peine à racoler les spectateurs en salles, le film débarque donc en cette dernière semaine de mois de juin très riche en péloche, bien intercalé entre un été naissant et une fête du cinéma qui devrait logiquement lui permettre de trouver son public.


Étonnement distribué par StudioCanal, alors qu'on pouvait décemment l'assimiler à la distribution annuelle pas toujours remarquable de chez Europa Corp (Neeson, Travolta, Costner et Cie sont déjà passés par là), Gunman suit l'histoire d'un ex-agent des forces spéciales, Jim Terrier qui devenu depuis tueur à gages.
Jusqu’au jour où il décide de tourner la page et de se racheter une conscience en travaillant pour une association humanitaire en Afrique.


Mais lorsque son ancien employeur tente de le faire tuer, Jim n’a d’autre choix que de reprendre les armes. Embarqué dans une course contre la montre qui le mène aux quatre coins de l’Europe, il sait qu’il n’a qu’un moyen de s’en sortir indemne : anéantir l’une des organisations les plus puissantes au monde…


Adaptation du roman La Position du tireur couché de Jean-Patrick Manchette, Gunman ne vaut finalement que pour la présence étonnante en son casting de l'inestimable Sean Penn (sa carrière parle pour lui) que l'on devine clairement attiré par le projet pour son propos humanitaire certain.


Baraqué comme rarement (il n'est pas frêle non plus au quotidien), le bonhomme exhibe constamment ses biscottos et se perd dans ses tours de mémoires aux ralentis et quelques scènes d'action certes jubilatoires et joliment maitrisées, mais qui ne parviennent cependant pas à masquer la maigreur d'une intrigue aussi bâclée que sa mise en scène est lisse et même maladroite, au propos politique amorphe (on traite en surface du pillage des ressources africaines) et au ton beaucoup trop sérieux (pas une pointe d'humour !) pour réellement convaincre.


Très long (on frôle les deux heures), psychologiquement plat, avare en rebondissement et alignant les clichés comme ce n'est pas possible (l'Afrique caricaturée, la love story inutile et invraisemblable, la volonté de rédemption tardive manquant de consistance, le meilleur ami qui joue les traitres,...), le nouveau Morel s'amuse presque sadiquement à accumuler les caillasses dans son sac à dos au point de ne plus pouvoir tenir droit et de paraitre profondément ennuyeux.


Bref, Gunman ou un divertissement poussif et dénué de toute tension, volontairement old school avec son cachet très 90's, efficace et oubliable à la fois, au casting quatre étoiles mais peinant cruellement à exister.


On aurait espérer un Sean Penn plus vénère, il le sera certainement à la vision de ce premier long hors de l'écurie Europa Corp de Pierre Morel, bien plus prometteur sur le papier qu'à l'arrivée...


Jonathan Chevrier


http://fuckingcinephiles.blogspot.fr/2015/06/critique-gunman.html

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le 8 juil. 2015

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