BlackHat

Reconnu par la critique, Michael Mann revient à la réalisation suite à 6 ans de pause pour un sujet on ne peut plus contemporain: la cyberdéfense.

C'est donc Chris Hemsworth qui interprète un hacker repenti, sorti de taule dans le but de traquer un pirate menaçant la sécurité de plusieurs pays.
A l'heure des Wikileaks ou de la LizardSquad, le réalisme de ce film est intéressant. Enjeux politiques vis-à-vis de la Chine, délits d'initiés suite à un hacking de la bourse, polémiques des centrales nucléaires, sécurité des systèmes bancaires… assurément, des sujets d'actualité.

Et ô merci, les hackers ne sont pas représentés comme des no-life en chemise courte et à lunettes qui mitraillent des commandes sur un clavier. Il y a du progrès. De même, les enquêtes de cybercriminalité ne se résume pas à des contournements de pare-feu; il y a des investigations, filatures, interrogatoires et surveillances comme dans toute opération policière.
De plus, le film recèle de nombreuses séquences lentes et iconiques qui viennent ponctuer l'action, pour ne pas la perdre dans un rythme effréné. Un choix particulier, compte tenu de la vitesse fulgurante à laquelle les informations s'échangent dans le numérique, mais qui correspond au style de son réalisateur.

Néanmoins, tout n'est pas authentique; là où la cybercriminalité rejoint la criminalité "classique", ce qui est assez rare dans la réalité. En effet, si des systèmes mafieux utilisent les réseaux occultes par internet (style BitCoins), la plupart des "grands" hackers opèrent ponctuellement et en solitaire pour garantir leur anonymat. Et accessoirement, ils ne sont pas entrainés au combat comme des Speznats.
Ainsi, monsieur Thor passe autant de temps à dégommer des chinois qu'à infiltrer des réseaux, mais bon… Et puis il y a cette scène finale où le comportement du "méchant hacker" n'est pas du tout cohérent.

Hacker est d'avantage un thriller qu'un film sur le hacking. Ce qui est dommage, car les techniques de piratage aurait dû être plus exploitées. Backdoor, keylogger et compagnie sont bien présents, mais le cœur du spectacle s'apparente à une chasse à l'homme où l'informatique n'est pas une fin, mais un moyen. Intéressant tout de même.