6 - Hacker de Michael Mann
Que les temps semblent être difficiles pour Michael Mann et pourtant il est étrange de constater que Hacker jouisse d'une si mauvaise réputation. Contrairement à ce qui se passe en France, où le cinéma du réalisateur semble toujours éminemment respecté et respectable, il semblerait que la rupture avec le public américain soit cette fois définitive. Quant à Hacker, il porte effectivement en lui tout ce qui est constitutif du cinéma de son auteur. Mann étant un cinéaste d'ambiance plus que de spectacle (le style Michael Mann est même souvent anti-spectaculaire), chez lui c'est toujours l'émotion qui prime, même s'il essaye ici de booster le genre polar. Et, contrairement à ce que l'on peut penser après un premier visionnage, Hacker est un film définitivement riche en émotion, autant qu'en action. Globalement, le style du réalisateur y est même beaucoup moins artificiel et fonctionnel que sur Public Enemies (l’œuvre la plus faible de sa filmographie). Cependant, ce serait mentir que de prétendre que cette dernière proposition de Michael Mann fonctionne sur le spectateur du premier coup. En effet, Hacker est typiquement le genre de film qu'il faut impérativement laisser reposer après visionnage, afin de l'apprécier à sa juste valeur un peu plus tard lors d'une seconde vision.
C'est un fait. Quand Michael Mann parvient à résoudre cette équation pourtant si délicate qui est d'allier le fond à la forme, il en résulte toujours des œuvres fascinantes, des objets de cinéma uniques et riches en expérimentation sensorielle, allant totalement à contre courant (voir à contretemps) de ce que propose globalement le cinéma Hollywoodien dans le genre.


Alors au choix vous trouverez Hacker, cette œuvre conceptuelle, radicale et cérébrale chiante comme la mort ou, à l'inverse, vous y verrez un thriller palpitant (réellement 2.0 pour le coup), qui pue la classe à tous les étages. Et que dire de cette séquence finale absolument sublime ! Un climax complètement surréaliste à la limite de l’onirisme que seul un réalisateur comme Michael Mann a la capacité de mettre en boite.


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le 28 déc. 2015

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Vincent N.Van

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