Alors là je suis bien emmerdé … j’étais prêt à faire preuve d’indulgence concernant cette bouse annoncée, durant un bon moment j’ai été surpris par quelques bonnes choses, bien que d’autres soient également très mauvaises, ça soufflait nettement le chaud et le froid, mais putain de bordel de merde c’est quoi cette fin ?! Non mais là c’est juste pas possible, encore pire que celle du 5, et ça il fallait le faire ! Mais le problème principal de ce volet c’est son lot incalculable d’incohérences, c’est vraiment pas du boulot.

[Je ne divulguerai pas la fin dans cette critique, ça vaut limite le coup que vous la (re)voyez par vous même pour vous la prendre en pleine face et ressentir ce sentiment de frustration unique en son genre, j'énoncerai juste les grandes lignes du long métrage]

Déjà dès les premières minutes du film il faut s’accrocher parce qu’on est littéralement en terre inconnue, suite à l’assaut de la prison lors du final lolesque du précédant film Michael et Jamie sont enlevés et détenus prisonniers durant 6 longues années par une société secrète, les intentions ne sont pas clairs du tout, on nous cache des trucs, bon à la limite pourquoi pas si on légitime le dossier, on attendra … Enfin on nous balance quand même à la tronche que Jamie, 15 ans, accouche d’un bébé marqué d’un signe étrange, les lieux le sont tout autant, sorte de prison industrielle glauque, c’est chiant on sait pas où on est. Ensuite tout s’enchaine un peu trop vite, c’est quand même important d’instaurer ses personnages comme il faut, surtout lorsqu’ils sont nouveaux, on met un certain temps à enfin savoir qui ils sont, il y a Kara Stode et son fils Danny (membres de cette famille maudite jusqu’à la moelle), de plus on retrouve le petit Tommy Doyle du film original qui est entre temps devenu adulte (dommage que ça ne soit pas le même acteur) et l’inusable Dr. Loomis (dernière prestation de Donald Pleasence avant son décès, le film lui est d'ailleurs dédié), tout ce petit monde va se retrouver avec Micky au cul après qu’ils aient retrouvés le bébé, symbole d’un sacrifice qui ne demande qu’à être accompli.

Tout semble un peu trop téléphoné dans ce scénario, l’écriture est bâtarde, on sent le gars qui a des idées mais qui n’arrive pas à les faire coïncider entre elles, du coup et bien ça manque cruellement de crédibilité tout ça, et inévitablement il y a des aberrations et des incohérences, surement due à un antagonisme scénariste-réalisateur. Myers serait donc en fait l’instrument d’une secte depuis son enfance et son premier meurtre, on est en plein révisionnisme en fait, ça va trop loin, on implante des données qui bousculent au plus profond l’ordre établi, le tout agrémenté de théories fumeuses sur une constellation et un abécédaire celte, d’où la marque (un triangle sur une droite), désolé mais ce signe on ne l’a vu nulle part avant, et Loomis sort "C’est sa marque ! Il est de retour" lorsqu’il se rends sur les lieux du meurtre de Jamie, ah bon ?! T’as tes infos depuis le début et tu ne nous les fait pas partager ? Vilain va ! Où alors c’est peut être qu’il n’en a jamais laissé, ouai ça doit être ça, raaa t’as failli m’avoir. Cependant l’idée de complot pouvait être correctement exploitée sans en faire des caisses sur les symboles et l’astronomie, en plus celle de l'instrumentalisation aurait sans doute pu fonctionner seulement avec Jamie et Danny, mais pas Michael, pas touche !

Niveau réalisation il y a du mieux, on est presque dans un style à la Wes Craven qui n’est pas déplaisant, c’est punchy, tout comme cette bande son qui prend quelques libertés par rapport à la partition d’origine, ça fonctionne, même si quelques brefs délires de montage frénétiques viennent de temps à autre parasiter le rythme. Mais une des rares vraies satisfactions c’est le grand retour de Michael Myers, ce gros molosse cruel qui inspire l’angoisse, et avec son masque d’origine s’il vous plait, pas comme ceux qu’il portait dans les deux précédents films, tous aussi nazes, c’est peut être un détail pour tout le monde mais pas pour moi, faut qu’il ai un minimum de gueule Micky, et là il retrouve des couleurs et ça fait zizir. C’est dommage justement que pour une fois qu’il regagne une stature le reste ne suive pas, dans le sens où les autres rôles ne sont pas attachants pour un sou, surtout Tommy, qui semble hanté par des images qu’on ne saurait décrypter (il y a notamment une scène dans l’hôpital qui est incompréhensible). La dernière partie du film est forte en sentiments contrastés, on a du bon (surtout au niveau de la tension horrifique) et du très mauvais (le final), j’ai vu qu’en fait ce volet avait subit plusieurs cuts (5 au total), ceci explique peut être cela mais bon le résultat est là, il fallait faire attention, on ne peut décemment pas conclure un long métrage de la sorte, c’est du travail torché, et puis le petit rire cliché pré-générique WHAT ? Z’avez déjà entendu Micky se fendre la poire ? Abusez pas …

Même partant du principe qu’il y a de l’idée et la présence d’un Myers en forme, le fond de ce sixième opus de "Halloween" soulève bien trop d’énigmes et de complications scénaristiques, on nous prend un peu pour des jambons, le film a voulu jouer la carte de l’originalité en voulant réinitialiser la substance même de la saga mais désolé c’est trop gros, la pilule ne passe pas, si ça avait été le thème du quatrième opus avec une écriture plus sérieuse ça aurait pu fonctionner, que là ça sonne trop effets de manche et théories couillonnes pour se faire remarquer et ne pas passer pour un navet, ce qu’il est, malheureusement pour lui.

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le 17 févr. 2015

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JimBo Lebowski

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