Halloween deuxième volet cherche à faire de son monstre la figure d’une paranoïa où toute une ville serait la potentielle victime, qu’importent l’âge, la profession ou le genre ; cet aspect construit davantage encore la dimension fatale de notre personnage : bras armé telle la faucheuse sans visage ni sentiment, Michael Myers harcèle hommes et femmes parce qu’ils doivent mourir, parce qu’il a décidé que leur heure avait sonné. Malheureusement, Myers est à la fois trop absent – on s’attarde sur l’enquête et ses piétinements, ce qui n’est guère passionnant – et trop présent, occupé à crever les pneus d’automobiles ou à augmenter le thermostat d’une salle de cure. Sa figure se mêle ainsi, et on le regrettera, avec le tueur en série lambda qui veille à mettre en scène ses crimes, là où Myers n’est que l’incarnation pure et simple du mal. D’un point de vue thématique il y a donc banalisation du monstre, désacralisation du mythe malgré la volonté initiale de jouer sur la frénésie collective. Restent de belles scènes, efficaces dans leur gestion du suspense et dans l’immortalisation de la bestialité du croque-mitaine.