À la frontière de l'art contemporain

Hana et Alice est la preuve que la rotoscopie, une mère sous acides et une petite histoire loin d'être prétentieuse font très bon ménage. Ce film est d'ailleurs un drôle d'ovni :

L'animation n'est pas dingue (la rotoscopie a ses défauts et l'effet animation flash / stop motion playmobil ne passe pas sous la passoire) mais reste très correcte et arrive à sublimer les moindres petits gestes du quotidien, que ce soit un ballet, une expression, une course ou un exorcisme.

Les personnages sont entiers et francs envers eux-mêmes (moi qui pensait que l'animation japonaise avait totalement banni les insultes ou les coups de poing venant d'une fille normale). Le doublage français est agréable, la bande-son est minimaliste mais correcte, la morale constitue une simple réflexion primaire sur la valeur de la vie qui reste complètement anecdotique et l'histoire se finit de façon juste, ni plus ni moins.

Et c'est justement ça qui fait le charme de ce film, il ne plaira évidemment pas à tout le monde et il faut vouloir s'y plonger mais si le spectateur se donne la peine d'y porter de l'intérêt, il découvrira une histoire normale, des adolescents normaux, une histoire, des musiques et des relations normales, et c'est cette normalité excellant dans tous les domaines qui donne ce train presque dynamique à un film qui n'a rien pour l'être. Personne ne sortira changé de ce film, le sentiment qu'il provoque est très différent et plutôt agréable.

Quant à l'histoire ? Il suffit de prendre un bout un peu bizarre de n'importe quelle adolescence et de le regarder pour obtenir une trame qui ressemblera bien à ce film :)