Il est enfin là, le film HARD CORNER !
Bien qu'adorant les sketchs de quelques minutes, l'annonce d'un long métrage pouvait vous titiller la prostate. En effet, Benzaïe allait-il réussir à adapter son concept en un long métrage? Sachez que ce doute est balayé dès les premières minutes car le film reprend l'esprit même des sketchs : un ton extrêmement décalé, qui ne se veut ni réaliste, ni prétentieux. Perruques et situations loufoques sont au coeur même de l'histoire. Ces personnages drôles et caricaturaux arrivent pourtant à prendre vie dans une histoire touchante porteur d'un message d'indépendance et d'accomplissement. Les situations grotesques et malsaines sont hilarantes et ont ce côté hardcore inimitable. A noter aussi, de très très bonnes musiques et un effort sur les effets spéciaux.
Il faut pourtant se demander si certains cadrages "esthétiques" n'ont pas pour but d'attirer simplement un public adolescent en manque. De plus certains passages musicaux peuvent paraître longs car mal placés. Enfin, la durée de ce film est son réel point faible et révèle soit un manque de travail scénaristique, soit une prise de décision de coupure trop importante au montage.
Malgré ces quelques légers défauts vite oubliés, ce film n'est pas sans évoquer ces bons films volontairement nanardesques et de serie B exploitant l'autodérision tant dans l'histoire, le jeu d'acteur, que la réalisation. Des films tels que Bad Taste, Brain Dead ou Planète Terreur. Cette réalisation volontairement ridicule et drôle nécessite un réel talent et une maitrise du genre, qu'on retrouve très bien dans certaines scènes du film Hard Corner, comme celles de l'accident ou du rêve.
Benzaïe nous révèle son talent de cinéaste à travers une réalisation drôle et polyvalente, sincère et indépendante. On ne peut lui souhaiter que bon courage pour la suite qui s'annonce très prometteuse
