Hardcore Henry par Pascoul Relléguic

Bon gros kiff que ce film bi-classé délire conceptuel et défi technique. Jamais on n'aura été aussi proche du point de fusion entre mécaniques cinématographiques et vidéoludiques, un projet qui bénéficie en plus d'une approche actioner fort réjouissante, avec ses cascades impressionnantes et sa réalisation toute aussi étonnante (on se demande quasi tout le temps "mais comment ils ont tourné ça ?". Réponse : "avec des Russes tarés").

Le plus difficile était de rendre lisible l'action avec cette vue à la première personne et c'est pourtant une franche réussite (ce n'est visuellement fatigant qu'à de rares moments). J'ai bien aimé que le film s'autorise une petite coloration cyberpunk et une touche plus franche de fantastique qu'il se permet d'ailleurs de ne pas justifier (les pouvoirs akiresques du bad guy). Sarlto Copley est génial en Jimmy(s) dont le concept est super bien exploité, jusqu'à ce passage wtf de comédie musicale.

Les influences du film sont bien entendu multiples, on pense au genre FPS (y compris le MMOFPS pour les Jimmy de compétences différentes), à Mirror's Edge pour les séquences de parkour, à Crank pour le côté frénétique (lui-même inspiré de GTA, la boucle se boucle à l'infini), à Total Recall pour la manipulation mnésique (avec un petite touche de Universal Soldiers) et à tant d'autres. Pour un résultat qui en fait une bonne synthèse, un spectacle pop-corn souvent jouissif et auquel j'ai pleinement adhéré.