Hardcore Henry est un film d'action survolté entièrement filmé à la première personne. Le réalisateur russe s'était fait connaître sur le web en réalisant un clip similaire pour accompagner le morceau Bad motherfucker de son groupe de rock Biting Elbow :


https://www.youtube.com/watch?v=Rgox84KE7iY


Fort du succès de ce clip et ses quelques 30 millions de vues, le réalisateur et ses joyeux cascadeurs allumés décidèrent de se lancer dans la production d'un long métrage. Avec l'aide du génialissime Sharlto Copley en totale roue libre et Tim Roth dans un bref caméo, le film a pu se faire connaître un peu à l'international et obtenir quelques financements de la part de producteurs américains ainsi que la distribution qui va avec pour le cinéma.


Le film commence par une brève introduction histoire de mettre en place le scénario qui tiens sur un post-it et enchaîne directement dans l'action. Et c'est bien évidemment là que réside l'intérêt principal de ce film : on assiste à un déluge de violence trash ininterrompue dans des situations originales et toujours plus inventives les unes que les autres. Alors oui, on ne va pas se voiler la face, le choix de tourner entièrement à la première personne rend parfois l'action un peu illisible et on échappe pas au syndrome de la caméra shaky-dmes-couilles popularisé par Projet Blair Witch ; mais en même temps c'est un peu normal : quand on voit à travers les yeux d'un personnage qui passe un tiers de son temps à courir, un tiers à se faire tabasser et un tiers à maraver des gueules à coup de brique/tournevis/calibre 12/tenaille; forcément, ça bouge. Mais fort heureusement on vois quand même bien ce qui se passe la majeure partie du temps; et putain, il s'en passe des trucs.


N'ayant pas sur le dos les compagnies d'assurance américaines qui exigent des garanties pour la sécurité des acteurs; ces derniers enchainent les cascades toutes plus hallucinantes et dangereuses les unes que les autres. Le film fait partie de ce club très privé où l'ont ressort de la séance en se demandant combien de figurants sont morts sur le tournage (The Raid, Mad Max : Fury Road et John Rambo sont autant d'autres exemples de joyeuse boucherie malsaine ); comme le disait si bien l'un de mes amis pour The Raid 2, le seul moyen de rendre ça plus intense et violent serait d'avoir des mecs en cagoule qui vous tabassent la gueule à coup de clé anglaise pendant que vous regardez le film.


L'équipe s'est en effet accordée pour faire le maximum d'effets spéciaux à l'ancienne avec cascades, pyrotechnie, acteurs en feu et poches de faux sang plutôt que de céder au tout numérique. On y échappe bien évidemment pas pour les effets les plus complexes mais c'est franchement rare; la plupart des scènes nous amènent plus à nous demander comment ils ont réussi à trouver des acteurs aussi suicidaires. Et vas-y que ça saute de plusieurs mètres, plante joyeusement des tournevis dans les tripes de son voisin, fait de la descente en rappel, tombe d'un hélicoptère, etc... on a beau savoir qu'une bonne partie est faite grâce à la magie du montage, on a souvent du mal à s'imaginer comment untel respire encore ou fait pour manger sans se servir d'une paille. Surtout qu'on est pas dans le film d'action pasteurisé à la hollywoodienne; ici le sang gicle de partout et c'est pas juste trois gouttes qui viennent tacher la chemise. Plutôt trois jerrycans. Mais sans pour autant être dans la surenchère comique à la Evil Dead 2; là on a juste qu'il faut pour que ce soit crédible et bien dégueu quand une artère est sectionnée ou qu'un gentil monsieur se prend un coup de lance-grenade dans le torse à bout portant. Pas de quoi repeindre la maison en rouge mais juste assez pour la chambre de bébé.


Un bon gros défouloir en somme, idéal pour des soirées popcorn entre potes, avec son lot d'absurdité et d'humour noir, qui ne laisse jamais l'adrénaline retomber une fois le manège lancé.
Vous passerez donc 1H30 à vous demander sous l'emprise de quelle drogue était l'équipe du film au moment du tournage avant de vous rendre à l'évidence que la réponse est simplement : "toutes"
Et si à un moment du film vous êtes amené à vous demander pourquoi ce mec fait de la télékinésie ou pourquoi celui-ci éventre un monsieur pour aller chercher une pile dans ses entrailles, souvenez vous simplement :
https://www.youtube.com/watch?v=Cn9RfdebKG0

VincentMotte
8
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le 23 juin 2016

Critique lue 353 fois

Vincent Motte

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