Bas de game.
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Hardcore Henry est une insulte au Cinéma et au Jeu vidéo.
Lorsque j'en ai entendu parler l'an passé, j'avais trouvé le concept vaguement sympa et le film est longtemps resté dans ma tête comme le "film fps" à suivre par curiosité.
1h36 plus tard... Je viens de voir une chose terriblement putassière. Des litres d'hémoglobines versées gratuitement, des paires de nichons, des mitraillettes, de l'humour gras, des explosions, des antagonistes clichés, des paires de nichons, des Russes déjantés, des mitraillettes, de la musique de genre pour faire cool....
Le film a été pas mal de fois salué pour reprendre habilement les codes d'une grammaire vidéo-ludique. J'aimerais bien voir la gueule du Bescherelle en question. C'est le degré zéro du jeu vidéo. Du kikoo Call Of Duty ultra scripté et sans saveur. Du gore cache-misère censé occulter toute la pauvreté du (gameplay) film. À quel moment on va commencer à acclamer tous les poncifs des FPS critiqués de toute part ? Une IA débile, des phases scriptées agaçantes (rail shooter, exécution automatique...), une DA fade, un level design directif... Hardcore Henry c'est un live twitch de près deux heures qui nous permet de suivre un jeu merdique, mais sans le streamer sympa qui va avec pour apporter du second degré et se fendre devant la nullité nanardesque du bousin.
Passée la première demi-heure plus ou moins surprenante, le film devient totalement plat et ennuyeux. La cohérence de son scénario post-it est très vite écartée pour laisser place à une surenchère de scènes d'actions illisibles, nauséabondes et mal connectées. Le montage et la mise en scène sont atroces et les transitions entre les différents "niveaux" sont totalement téléphonées. Il y a tout de même quelques idées sympas mais pas de quoi faire du remplissable pendant près de deux heures. Et c'est tout le problème du film. Découpé en petits clips de 5min mis en ligne sur des chaînes YouTube comme Teamsupertramp ou CorridorDigital, j'aurais crié au génie. Mais assembler des pastilles vidéos sans liant scénaristique solide n'est pas suffisant pour forger un long métrage qui tient la route.
Difficile de ne pas faire le parallèle avec un Deadpool. Les deux films sont des coquilles vides vainement remplies de lol, de cul, d'actions déjantées et de références métas juste bon à émoustiller des "geeks" venus débrancher leurs cerveaux pour se divertir sans complexe. Un shoot de plaisir éphémère qui sera oublié après consommation.
On est en 2016, la porosité entre le Cinéma et le Jeu vidéo n'est plus à prouver. Films interactifs, jeux narratifs, reprises des codes des uns et des autres... les bons exemples nageant dans les deux eaux se multiplient, mais Hardcore Henry n'en fait visiblement pas partie. Non, Hardcore Henry est une insulte aux deux arts.
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Créée
le 29 mai 2016
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14 commentaires
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