Michael Caine, on se déplace rien que pour sa gueule. Abonné aux seconds rôles depuis des années, le revoilà dans un premier rôle magistral, dans une espèce de "Gran Torino-mais-sans-la-bagnole". Le film n'a en effet aucune tendresse. On a eu une flopée de Vigilante-Flicks ces dernières années, mais celui-ci lorgne plutôt vers le revival 70's. Du café noir sur fond de fable sociale.
Et c'est là le léger problème du film. La volonté de faire un film-coup-de-poing avec des malfrats et des junkies contrecarre l'observation sans concession de notre société. Non que les éléments et personnages décrits n'existent pas, mais leur accumulation autour d'un seul homme est un peu maladroite. D'autant que la fin semble le récompenser et encourager les vieillards de ce monde à former des milices pour casser du dealer...
Mais ce film-schizophrène n'en devient pas complètement abject, comme ça aurait pu facilement être le cas. Il regorge de bonnes idées, comme la deuxième scène d'ouverture filmée au téléphone, ou la fusillade de nuit dans le passage sous-terrain, et le grand Michael le porte sur ses épaules de cockney !
Et comme c'est sans doute une des dernières fois qu'on le verra en premier rôle, je ne boude pas contre mon estomac.