(article disponible sur PETTRI.COM)


En 2001, les fans du monde entier ont pu découvrir l’adaptation tant attendue de ce qui était (et reste aujourd’hui) un des plus gros phénomènes littéraires : 460 millions d’exemplaires vendus dans le monde, ce qui en fait la deuxième œuvre de fiction la plus vendue de l’Histoire, derrière Don Quichotte. L’histoire d’un jeune sorcier qui découvre un monde magique aux portes du nôtre, peuplé de gobelins, de balais volants et de potions. Ce jeune sorcier, c’est évidement Harry Potter. Son histoire, c’est celle d’un héros et son parcours contre les forces du Mal, finalement très répandue, comme l’a définit Joseph Campbell dans son désormais sempiternel Héros au mille et un visages. L’auteure J.K. Rowling suit de très près le développement du film par les studios Warner et leur conseille même de tourner en Angleterre plutôt aux États-Unis. C’est sur une adaptation de Steve Kloves que Chris Columbus doit réaliser le premier film de ce qui deviendra la plus lucrative des franchises cinématographiques à l’époque (avant que le MCU ne viennent la détrôner, avec déjà plus du double de nombre de films). La ressortie de ce premier volet va nous permettre de nous replonger dans cette saga hors du commun, pour petits et grands, et ce jusqu’à la sortie du second volet de la nouvelle saga sur le même univers : Les Animaux Fantastiques – Les Crimes de Grindelwald.


La construction du monde créé par Rowling est plus que minutieuse et fidèle, tant que par moment, le rythme global et celui de certaines séquences pèchent par un montage parfois un peu mou, un manque de tension ou de dramaturgie. On sent en effet de façon évidente le poids de ce premier volet en tant que fondation de la saga à venir. Heureusement que les éclats de génie de John Williams (excusez du peu!) viennent parsemer le film de moments de pure beauté musicale qui, associée au travail du réalisateur de Maman j’ai raté l’avion, crée de vrais moments de poésie filmique. L’exemple le plus notable est cette très simple – mais superbe – ellipse avec Edwige, la chouette d’Harry, qui passe de l’hiver au printemps dans un magnifique mouvement de caméra volatile. Quant aux jeunes acteurs (Daniel Radcliffe, Emma Watson, Rupert Grint...), ils proposent des choses assez inégales, comme sur l’ensemble de la saga par ailleurs, heureusement soutenus par un casting de seconds (Matthew Lewis en Neville Londubat notamment) ou d’adultes (Robbie Coltrane et Alan Rickman, excellents) très réussis.


Alors il y a forcément quelques effets datés (la tête de Voldemort derrière Quirrell), mais globalement, le film accumule des effets spéciaux vraiment exceptionnels pour l’époque, contribuant évidemment à la création durable de ce monde magique fait de sorciers et de fantômes, de cape d’invisibilité et de matchs de Quidditch. Et tout cela est magnifié par la photographie veloutée de John Seale, aux ambiances beaucoup plus colorées et saturées que ce que feront par la suite ses successeurs – dû au ton même de la saga, qui s’assombrit peu à peu – et une mise en scène de Columbus au classicisme bienvenu, convenant parfaitement à ce qu’est le film. Parce que oui, au final (et à posteriori), dans ce premier volet, on a vite l’impression d’assister à un pilote de série, où les créateurs cherchent un ton, tentent des choses qui seront abandonnées ou changées, installent leurs personnages sur la longueur et définissent cet univers énorme. Reste un divertissement de qualité, pour tous, qui permettra à certains des films suivants de toucher des cimes cinématographiques. Pas moins.

JobanThe1st
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le 3 juil. 2019

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Jofrey La Rosa

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