Harry Potter et l'ordre du phénix par Nicolas Montagne
Quelle déception que cet Ordre du Phénix. Difficile de passer après un livre aussi magistral cependant. Pour réaliser ce film aux allures pamphlétaires, les producteurs ont choisi David Yates, réal venant de la télé auteur de Sex Traffic, métrage sur la prostitution. L'heure était venue de briser les tabous. Livre sur la censure et sur la frustration qu'elle engendre, L'Ordre du Phénix se devait de retranscrire les révoltes étudiantes avec fidélité.
Le problème est que tout est filmé à la façon d'un catalogue de situation. Certes le matériau de base fait plus de mille pages, mais il est difficile d'accepter que les scènes s'enchaînent à une telle vitesse que le cinéastes en perd son spectateur.
Pourtant, le réalisateur n'est pas dénué de talent au niveau de la forme: tout est assez drôle et bien fait, avec des accroches du plus bel effet, mais sans justification véritable. Certains points sont passés ou survolés, mais sans justification véritable.
Côté casting, on ne peut que saluer la performance d'Imelda Staunton, parfaite dans son rôle de castratrice sadique aux allures de personnage de Disney. Le reste de l'équipe est de plus en plus efficace, le trio de choc en tête, avec notamment une Emma Watson qui a définitivement arrêté les mimiques à la Katie Holmes.
Finalement, un film très moyen qui ne peut que décevoir les fans et perdre un peu les novices en cours de route: un récit compliqé implique un scénario minimaliste ne mettant pas le paquet sur les effets spéciaux mais sur les ellipses.