« Harry Potter et l’Ordre du Phénix » marque l’arrivée dans la franchise de David Yates, qui ne lâchera plus le sorcier anglais.
Beaucoup critiqué, je trouve pourtant que David Yates a très bien su capter l’ambiance des livres, beaucoup plus sombres et matures à partir de cet opus. Il a su le retranscrire avec des teintes bleues et noires, donnant une impression étrange et froide, comme ce Département des mystères du Ministère de la magie.
Ces teintes froides s’opposent aux teintes plus orangées de Poudlard (les feux d’artifices des Weasley par exemple), comme pour opposer une bureaucratie aveugle au Ministère et l’espoir incarné par des jeunes étudiants.
Cette opposition visuelle se retrouve dans les personnages. L’Ordre du Phénix est assez sombre, plutôt pessimiste mais prête à se battre malgré tout. L’Armée de Dumbledore est pleine d’entrain et de naïveté et, elle aussi, prête à se battre pour ses idéaux. Face à ces deux entités, on retrouve le cynisme des fonctionnaires, qui rappellent l’inflexible Barty Croupton Sr. du précédent opus, qui font tout pour faire taire ceux qui pourraient réveiller une vieille peur dans la population.
Mais le personnage le plus réussi est sûrement celui de Dolores Ombrage, qui a réussit l’exploit de se faire encore plus détester des spectateurs que Voldemort lui-même ! Il est vrai que la nouvelle professeure de Défense contre les forces du mal est particulièrement haïssable. Et un personnage qui ne laisse pas indifférent est un personnage réussi.
Même chose, mais à l’inverse, pour Luna Lovegood, qui apporte un vent de fraîcheur et de folie au milieu de tout ce pessimisme ambiant. Un des meilleurs personnages créés par J.K. Rowling.
Et les acteurs choisis pour incarner ces deux personnages sont parfaits. Ils ne jouent pas, ils sont ces personnages. Ils sont bluffants.
Les acteurs évoluent au milieu de décors, d’accessoires ou de costumes encore une fois excellents. L’équipe technique du film est impressionnante de perfectionnisme. Pour avoir lu plusieurs livres sur leur travail, je suis toujours autant bluffé par les heures passées pour créer des choses qui passeront furtivement ou qui ne passeront même pas à l’écran.
Mais le climax du film est peut-être ce combat final, un des plus grandioses de la franchise, et qui me retient en haleine chaque fois que je le regarde.
Pour toutes ces raisons, je pense que « Harry Potter et l’Ordre du Phénix » est probablement l’une des meilleures adaptations de la franchise à l’écran.
Pourtant, les scénaristes partaient de loin : le livre est le plus gros de tous (plus de 1.000 pages) et il se passe énormément de choses. Mais ils ont su rester fidèles au bouquin tout en accouchant d’une histoire digeste et pouvant être portée à l’écran.