Pour une critique de la série entière, venez voir par ici.
La série commence sur deux créations de Chris Columbus, et le bougre a géré. Elle ne serait peut-être pas ce qu’elle est aujourd’hui si elle n’avait pas été introduite par la réalisation magnifique de cet homme ayant posé des bases énormes pour ses successeurs.
Harry Potter a l’avantage d’être une série gigantesque (elle dure presque 20 heures) et fermée ; on ne peut plus toucher à son monde sans donner dans le spin-off, ce que l’esprit mercantile ne s’est d’ailleurs pas empêché de faire. C’est un avantage dans le sens où la longueur et le nombre des films donne une grande place à la création de l’ambiance. Toutefois la grandeur des deux premiers films tient surtout dans le fait qu’ils détiennent les Choses de Columbus : des évènements, des personnages et des objets. Il a réussi à faire tenir la réussite de ses œuvres sur ces Choses contenant classe et signifiance. Les évènements, bien sûr, font le rythme ; les personnages font l’attachement, et les objets font l’ambiance. Les objets, j’y reviens encore, car le pont est incroyable qu’ils forment entre l’atmosphère éminemment britannique de Harry et la conception un peu plus USAnne des films.
Ce forçage dans les Choses passe bien, mais pas sans sa petite conséquence négative. La musique est trop présente notamment, ce qui contraste avec les films suivants où elle se dissipe voire disparaît totalement (et je parle de la musique d’ambiance, pas de rock ou d’autres genres d’époque qui semblent avoir été ignorés pour plonger le spectateur dans une sorte de confusion quant à la situation temporelle de l’histoire). Et puis on a beau ne pas accrocher à son jeu plus tardif, Radcliffe surjouait déjà à l’époque ! L’ordre de compétence des acteurs reste constant : Emma Watson > Rupert Grint > Daniel Radcliffe.
Un dernier constat intéressant sur les films de Columbus, c’est qu’ils gagnent à être un peu vieux. Ils sont sortis en 2001 et 2002, et paradoxalement, ils ont bien mieux vieilli que les derniers films ! L’air qui se dégage de ces premières années du nouveau millénaire est parfaitement compatible avec le mélange du monde des sorciers à celui des années 1990 dépeint par le film, comme si les mixtures se répondaient pour faire une potion parfaite. Il serait amusant de voir ce qu’aurait été la série si on la décalait de dix ans en arrière ; peut-être aurait-elle été constante elle aussi…