4ème film de cette saga si chère à mon coeur, "La Coupe de feu" approfondit l'amorce de tournant du "Prisonnier d'Azkaban". Je m'explique : dans les 2ers films, on serait dans ce que l'on pourrait appeler l'enfance avec la découverte, le merveilleux, toutes ces fêtes et cette insouciance. Dans le 3ème et le 4ème, ce serait la pré-adolescence durant laquelle les personnages font face à des injustices, où ils découvrent que le monde magique n'est pas aussi merveilleux qu'il n'y paraît et où ils commencent à s'affirmer et à entrer en rébellion contre certaines autorités. Puis, les films qui suivront, seront le passage à l'adolescence puis à l'âge adulte.
"Harry Potter et la Coupe de feu" se situe donc à cette charnière, juste avant que la saga ne devienne beaucoup plus sombre. Et pourtant, elle aborde ce changement avec une simple compétition entre écoles. Une compétition dans laquelle on peut mourir, certes, mais une vaste compétition entre écoliers tout de même.
C'est l'occasion d'échanges internationaux. Les élèves de Poudlard découvrent ceux de Beauxbatons et de Durmstrang et prennent conscience de l'immensité du monde magique, comme ils avaient commencé à le faire avec la Coupe du Monde de Quidditch. Ils s'émancipent alors : non, le monde magique ne s'arrête pas à Poudlard ou Pré-au-Lard.
Mais la mise en scène est ratée à ce niveau là. Déjà, pourquoi avoir choisi de ne mettre que des garçons chez Durmstrang et que des filles chez Beauxbatons alors que le livre évoque des garçons et des filles dans chaque école ? Ensuite et surtout, pourquoi ces entrées dans la Grande salle ? Les garçons plein de muscles, de barbe et de virilité qui entrent de manière guerrière dans la Grande salle tandis que les filles dansent, soupirent de joie et lancent des petites oiseaux en faisant tournoyer leurs robes ? Théorie du genre, puis-je entendre au fond de la salle !
Avec un tel choix, on a ridiculisé les élèves des autres écoles et surtout on a donné l'impression qu'ils étaient interchangeables.
Même chose avec Viktor Krum qui apparaît comme un tas de muscles dans le film alors qu'il est beaucoup plus subtil et sensible dans le livre.
Mike Newell et son équipe sont passés à côté de pas mal de subtilités du livre. Je comprends qu'ils aient dû passer sous silence certaines histoires comme la S.A.L.E. ou certains personnages comme Ludo Verpey ou Winky (même si j'aurai adoré les voir sur grand écran) parce que le livre est très dense, néanmoins changer le caractère de Krum ou l'identité des élèves des autres écoles n'a aucun sens parce qu'il n'est cette fois pas question de gagner du temps sur la durée du film.
Heureusement, l'équipe technique fait encore une fois un travail formidable permettant de nous faire oublier ces choix douteux. Quel travail extraordinaire ont fait les décorateurs, les costumiers, les accessoiristes, etc ...
Et puis les effets spéciaux n'ont pas vieilli, même 15 ans après.
Donc même si l'on peut trouver quelques choses à redire (comme un rythme un peu trop accéléré au départ où l'on enchaîne beaucoup trop rapidement les scènes), "Harry Potter et la Coupe de feu" reste un très bon film.