En principe, c'est une fouine
Harry Potter a grandi, ses films et ses spectateurs avec lui. Ce quatrième volet de la saga adaptée des best-sellers de J.k. Rowling suit l'évolution logique de son personnage principal, Harry Potter, aujourd'hui âgé de quatorze ans.
Si le volume de chaque ouvrage augmente sensiblement au fil des années, les films ont eux gardé à peu près le même format - 2h30 ici -. Autant dire que les fans de l'apprenti sorcier verront dans le film de nombreux détails disparaître. Alors que ceux qui n'ont pas lu les livres ne comprendront peut-être pas toutes les significations, des nombreux personnages secondaires notamment. Le film est d'ailleurs expressément destiné aux lecteurs, le flattant régulièrement de connaître tel ou tel point de l'histoire. Les autres ne seront ni largués ni ennuyés pour autant, mais ne verront pas avec la même force dramatique l'apparition pourtant si attendue de Lord Voldemort.
On regrette tout de même que Ron et Hermione, si présents et attachants dans les précédents opus, soient ici relégués au second voire troisième plan. Mais impossible de tout garder du livre dans le film. Les producteurs ont du coup choisi de se concentrer presque exclusivement sur ce qui arrive à Harry, délaissant les autres personnages. Réaliser deux films pour La Coupe de feu aurait peut-être été plus judicieux et aurait ainsi permis d'installer, au fil du temps, la tension liée à Voldemort palpable dans le livre mais quasiment absente du film.
Il n'empêche que nous sommes très vite captivés par le concours des trois sorciers auquel participe Harry et par les nombreuses épreuves qui lui sont imposées. Des effets spéciaux époustouflants font de cet opus un film plus fantastique que magique. Effets qui rendent d'autant plus réalistes les épreuves d'Harry : nous combattons ainsi avec lui un dragon, plongeons une heure durant au fond du lac noir et nous perdons dans le labyrinthe, pour finalement comprendre, toujours avec Harry, la signification de ses rêves étranges.
Si les deux premiers films, signés du même réalisateur Chris Columbus, se ressemblaient beaucoup, l'arrivée ici, comme ce fût le cas dans Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban, de nouveaux noms tant à la réalisation qu'au casting apporte une touche novatrice. Un renouveau qui fait de chaque film de cette saga une œuvre à part entière, que l'on regarde à chaque fois avec un œil nouveau et enchanté.