Rétro Harry Potter #7 : Money For Nothing

Ce film est-il seulement... un film, justement ? A vrai dire, je me suis vraiment tâter pour savoir si je considérais les deux parties des Reliques de la Mort comme un seul bon gros long-métrage de presque cinq heures, ou si je prenais chaque partie comme un film à part entière. Il faut dire que se les regarder quasiment à la suite renforce cette sensation d'un seul long (on y reviendra). Mais, après tout, lors de sa sortie, en 2010, le troisième Harry Potter signé David Yates, a été présenté comme un film, et les gens ont dû attendre presque un an avant d'avoir la suite. Parti de là, il se doit d'être un bon film en lui-même (les rageux diront « au prix du ticket bla bla »), et pas juste une première partie, un premier acte.

Ce que ce film est malheureusement... Comme la première partie du dernier Hunger Games, comme celle de Twilight, celle d'Harry Potter n'échappe pas à la règle. Cette première partie est grosso modo une bande-annonce de deux heures. Le problème, c'est qu'il ne s'y passe pas grand-chose, que le film s'enferme dans un faux-rythme, piégé qu'il est entre deux logiques : celle de devoir étirer un maximum le récit afin de justifier ce découpage en deux opus, et celle de devoir caser un certain nombre d'éléments d'intrigues pour construire les fondations de la suite (qui sera une seule énorme bataille, où il ne s'agira plus de niaiser, mais de se foutre sur la gueule..). Le truc, c'est que Les Reliques de la Mort a beau être un bouquin plutôt épais, il ne nécessite pas cinq heures de « pellicule ». Mais, il est vrai qu'il a besoin de plus de 2h20. Le bon choix aurait été un film de 3h, 3h30. Trop long, me dira-t-on ? Cf Le Seigneur des Anneaux troisième du nom, oscarisé, en 2003, répondrai-je.

Ce choix à l'évidence plus commercial que narratif conduit à ce semi-échec qu'est ce HP 7.1 (quand un film a un nom qui ressemble à une marque d'imprimante, ce n'est visiblement pas bon signe). Yates nous refait le coup de L'Ordre du Phénix, incapable à nouveau de gérer son rythme et son montage ; incapable de charger de tension les nombreuses morts que l'on compte pourtant dans ce film (Fol-Oeil, par exemple). Alors certes, il y a quelques moments de bravoure, notamment quand Yates décide de filmer ses personnages et de développer les relations entre eux (la danse sous Lexomil de Harry et Hermione sous la tente, est un des jolis moments du films).

En résulte une bande-annonce efficace, si l'on considère qu'on a envie de voir la suite après plus de deux heures interminables d'exposition pas toujours utile (Le Prince de Sang-Mêlé ayant déjà rempli cette fonction avec un certain talent). Mais ça reste un peu cher, pour un trailer, au prix de la place bla bla...