Diviser le dernier volet des aventures de Harry Potter partait de deux bons sentiments : faire plaisir aux fans en ne supprimant pas de scènes du livre et faire plaisir aux producteurs en se faisant deux fois plus de fric.
David Yates revient encore une fois à la réalisation, ce qui peut faire peur au premier abord quand on sait qu'il est responsable des deux films précédents. Mais pourtant cet épisode est bien plus réussi que les autres. Bon on a toujours le droit au filtre gris/bleu dégueulasse, ça ne change pas. Mais comme puisque l'action ne se déroule plus à Poudlard mais (en grande partie) dans la campagne anglaise, le film se renouvelle un minimum visuellement. Yates arrive enfin à exprimer l'ambiance noire des derniers tomes correctement et ce dès la séquence précédant l'apparition du titre (ce qui aurait dû être fait dans le sixième film mais passons). Les enjeux sont clairement définis et on sent la puissance des partisans de Voldemort, même s'ils n'ont pas trop le souci de se cacher des moldus.
La qualité de certaines scènes est surprenante notamment la scène du conte des trois frères et la scène de torture d'Hermione. Les duels tels qu'ils sont dans le film peuvent rebuter certains mais ils étaient un parti pris nécessaire pour dynamiser l'ensemble. On enchaîne les scènes d'action et le développement des personnages, parfois un peu trop abruptement, mais rien de grave.
En ce qui concerne le jeu d'acteur, les adultes s'en sortent très bien (sans surprise) et les jeunes se sont grandement améliorés depuis le début de la saga, mention spéciale à Emma Watson pour la scène citée précédemment. La bande originale est bonne, mais elle ne reste pas en tête, c'est qui est dommage quand on voit les compositions de John Williams pour les premiers épisodes.
David Yates se réveille et nous livre une adaptation et un film corrects.