Si la Chambre des Secrets a toujours été selon moi le meilleur des Harry Potter, cela trouve principalement sa justification dans le fait qu'il s'agit de l'un des films que j'ai dû voir le plus de fois au cours de mon existence. Cependant, depuis quelques temps maintenant, je dois admettre que la première partie des Reliques de la Mort est devenu un sérieux concurrent au deuxième film de la saga du sorcier à lunettes.


Ne me souvenant pas d'avoir été des plus réceptifs à la maturité du récit lors de mon premier visionnage, mon engouement pour ce volet n'est pas venu immédiatement mais s'est accru au fil des revisionnages. Et cet énième revisionnage n'a en rien changé la donne, bien au contraire ! Il y a lieu de préciser ici que ce n'est que l'année passée que j'ai pu me plonger dans la lecture du Prince de Sang-Mêlé, qui est sans doute mon tome préféré de la saga (bien que je n'ai pas encore lu l'ultime tome) car, à la différence de l'adaptation cinématographique, Harry en apprend beaucoup plus auprès de Dumbledore. Je me souviens avoir même été impressionné lorsque j'ai réalisé à quel le point les connaissances factuelles du directeur de Poudlard concernant les Horcruxes étaient poussées. Encore une fois, dans le film, Harry sait simplement que Voldemort a réussi à diviser son âme en sept parties, chacune étant sauvegardée dans un objet. Cela a fortement influencé ma perception de la première partie des Reliques de la Mort et c'est ce qui m'a donné envie d'écrire à son sujet.


En effet, c'est véritablement lors de ce dernier revisionnage que j'ai pu davantage cerné ce que j'apprécie dans ce film. En réalité, ce que je trouve particulièrement captivant c'est justement le fait que les personnages ne savent pas comment ils doivent procéder. C'est le fait de voir le trio aux abois qui rend le film si intéressant et dans le même temps si différent des autres volets de la saga. Cela se constate également par le fait qu'il s'agit du seul film qui ne se passe pas à Poudlard. En outre, les relations entre les protagonistes principaux sont nettement plus développées. Cela n'est pas toujours fait avec subtilité, notamment en ce qui concerne l'amour naissant entre Ron et Hermione qui peut paraître poussif, particulièrement au début du film, mais j'apprécie grandement le rôle que tient le médaillon ensorcelé sur ce plan. Dérobé à Dolores Ombrage suite à une mission infiltration au Ministère de la Magie, l'Horcruxe va donner du fil à retordre au trio qui se retrouve incapable de le détruire et qui n'a pas d'autres choix que de le garder et de le protéger jusqu'à ce qu'une solution s'offre à lui. Or, le pendentif exerce une influence néfaste sur celui qui le porte trop longtemps et c'est d'ailleurs pour cette raison que Ron va décider de s'en aller après une violente dispute avec Harry (les deux amis auraient peut être pu en venir au poings, voire même aux baguettes). Vous noterez ici que j'aurais très bien pu écrire "celui ou celle" à la phrase précédente. Je n'ai cependant choisi de ne pas le faire car Hermione, même avec l'Horcruxe autour du cou, ne fléchit pas. J'ai d'ailleurs tendance à regretter un peu ce postulat, dans la mesure où une scène dans laquelle la jeune sorcière perdrait ses gonds aurait pu être intéressante. Plus que jamais, Hermione est le véritable pilier du groupe et se veut être le personnage le plus fort du film. Pour compléter ce propos, il suffit de faire allusion au fait qu'elle ait choisi d'altérer la mémoire de ses parents pour partir avec Harry à la chasse aux Horcruxes, qu'elle ait tout plannifié avant l'attaque des Mangemorts au mariage de Bill et Fleur ou qu'elle ne cède pas sous la torture. En outre, lorsque Ron lui propose de le suivre juste avant de partir, Hermione, qui était jusqu'ici entre les deux garçons, est obligé de faire un choix. Bien que Ron porte l'Horcruxe au moment de la dispute avec Harry, on ne peut s'empêcher de penser qu'il y a une part de vérité dans ses propos et qu'il pense ce qu'il dit, ce qui rend cet ultimatum si douloureux.


Attristée par le départ de Ron, Harry va tenter de réconforter son amie en l'invitant à danser le temps d'une chanson. A l'instar de la très belle scène au cours de laquelle Hermione raconte l'histoire des trois frères, cette scène marque une véritable respiration dans ce film où règne une ambiance lente et pesante. Tout comme les deux amis, le spectateur ne peut s'empêcher de sourire face à ce geste si humain et touchant (les mêmes adjectifs peuvent être, au passage, employés pour la scène de la mort de Dobby). Si Harry réussit à remonter le moral d'Hermione, aussitôt que la musique prend fin, la dure réalité reprend le pas et les visages se montrent de nouveau ternes et fermés : le réconfort ne dure jamais éternellement. Bien que courte, cette scène est d'une justesse et d'une sincérité rarement égalées dans la saga. Elle donne un caractère authentique et réaliste au film. Dans une moindre mesure, on retrouve un ton similaire un peu plus tôt dans le film lorsqu'Hermione coupe les cheveux d'Harry : il s'agit d'une scène des plus ordinaires et pourtant elle marque car, dans l'univers dans lequel elle se place, elle apparaît, au contraire, comme quelque chose d'extraordinaire auquel le spectateur ne s'attend pas.


Jamais on a été aussi proche de ces personnages que l'on connaît pourtant si bien et c'est en cela que réside la force du film. Ils apparaissent plus humains, plus matures, plus vulnérables, nous permettant, pauvres moldus que nous sommes, de nous identifier d'autant plus avec ces jeunes sorciers. A ce propos, j'ai également constaté que le "décalage culturel" entre les sorciers "pure souche" et ceux qui ont des parents moldus était un plus prononcé dans ce volet, notamment avec Ron qui semble peu sûr de lui lorsqu'il commande un café à Londres mais qui connaît par cœur les contes de Beedle le Barde, contrairement à ses deux comparses.


Alors oui la première partie des Reliques de la Mort ne mise pas sur son action, mais il n'en demeure pas moins qu'il s'agit d'un volet prenant et intense, au cours duquel les péripéties s'enchaînent avec fluidité, contrairement à la deuxième partie qui est plus épique mais aussi plus expéditive dans la mesure où les Horcruxes sont détruits à la chaîne, rendant la conclusion finale plus divertissante qu'intéressante ! 8/10 !

vic-cobb

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