La sexualité des handicapés, on en parle autant au cinéma que dans les médias, c'est-à-dire pas des masses. A part Nationale 7 et ce Hasta La Vista, peu ont eu le courage d'aborder un sujet de société pourtant largement digne d'intérêt. Si Jean-Pierre Sinapi s'attaquait au problème de manière fontale, le Flamand Geoffrey Enthoven s'y attelle avec plus de pudeur. Car plus qu'un road movie sur le handicap, Hasta La Vista est surtout l'aventure hors du commun de quatre personnages qui vont mutuellement se sortir la tête de l'eau et s'offrir ce que la vie leur refuse.
Et pout tout dire, c'est en très grande partie sur ces quatre êtres humains au coeur gros et au grand coeur que repose le charme du film. Ce quatuor aussi soudé que dysfonctionnel est composé de personnalités bien trempées, créant une alchimie de groupe à laquelle il est difficile de résister. Les acteurs (non handicapés, même si c'est dur à croire tellement ils sont bons) se donnent avec beaucoup de générosité et de sensibilité.
Pour le reste, la réalisation se contente d'un rôle souvent illustratif - un peu plus de folie n'aurait pas été de refus, et le scénario se montre malheureusement trop prévisible, gâchant ainsi la surprise et l'émotion à des moments pourtant clés.
Mais voilà, Enthoven a l'intelligence de ne jamais tomber dans la condescendance ni dans la complaisance, et les bons sentiments de Hasta La Vista n'ont de toutes façons pas besoin de grands artifices pour nous toucher là où ça fait du bien.