Voici un film pas sérieux qui sous la façade du polar urbain au temps de la Prohibition, n'a hélas pas bonne réputation, et pourtant on peut y trouver son compte, moi par exemple, c'est ce que j'ai fait, je suis parfaitement conscient que c'est à la limite de la pochade, mais au final c'est assez poilant et on se régale de voir 2 grandes stars qui à l'époque, étaient rivales, s'amuser autant avec leur image. C'est vrai qu'ils ressemblent plus à Laurel et Hardy qu'à des flics durs à cuire, le ton est à la rigolade même si derrière ces numéros comiques, il y a quand même une histoire criminelle.
A l'origine, c'est Blake Edwards, auteur du scénario, qui devait réaliser ce film, et puis il a laissé tomber et a refilé son script à Richard Benjamin, ancien acteur qu'on avait pu voir notamment auprès de James Brolin dans le parc d'attraction futuriste de Mondwest. Coproduit par Clint et Burt, le film leur permet de s'octroyer des rôles à leur mesure, ils ont choisi 2 rôles de flics (un lieutenant de police et un privé) qui ont un contentieux à régler mais qui se trouvent confrontés à 2 bandes rivales, ils se détestent cordialement mais se respectent, et à l'occasion, sont complices dans l'action. Ils ont opté pour le cadre nostalgique de la Prohibition et pour une tonalité humoristique, et c'est sans doute ça qui handicape le film car il pêche par la mise en scène un peu molle de Richard Benjamin, on n'ose imaginer comment ça aurait été avec Blake Edwards aux commandes, dirigeant Clint et Burt, mais on peut déceler dans le scénario quelques détails "edwardesques" par-ci par-là pour les plus perspicaces.
J'ignore comment fut l'ambiance sur le plateau, mais on sent quand même que les 2 stars s'amusent comme des petits fous et n'ont pas peur d'égratigner leur image en se livrant à un numéro de cabots sublimes. Hormis une reconstitution d'époque très soignée, avec de superbes voitures, et quelques parties de flingues animées, ils sont fort bien entourés par un casting de luxe où l'on trouve des gens comme Rip Torn, Madeline Kahn, Richard Roundtree, Tony Lo Bianco, Jane Alexander, Robert Davi et quelques autres... dommage que l'exercice ne soit pas plus probant et encore plus délirant, mais j'ai revu ce film avec plaisir.

Créée

le 18 juin 2020

Critique lue 298 fois

21 j'aime

14 commentaires

Ugly

Écrit par

Critique lue 298 fois

21
14

D'autres avis sur Haut les flingues !

Haut les flingues !
Caine78
4

Critique de Haut les flingues ! par Caine78

S'il eût été préférable que le grand Clint soit également derrière la caméra et non pas seulement devant, reconnaissons que Richard Benjamin, ancien acteur également reconverti comme réalisateur, ne...

le 14 avr. 2018

7 j'aime

Haut les flingues !
AMCHI
5

Critique de Haut les flingues ! par AMCHI

Dans la filmographie de Cint Eastwood, Haut les flingues peut être considéré comme un film mineur mais c'est une des rares comédies dans laquelle il a joué. Ce film où il a Burt Reynolds comme...

le 19 nov. 2014

7 j'aime

2

Haut les flingues !
DanielOceanAndCo
4

Critique de Haut les flingues ! par DanielOceanAndCo

Conçue par Blake Edwards, "Haut les flingues" possède clairement l'ADN du grand metteur en scène mais rate le coche à cause d'une réalisation paresseuse signée Richard Benjamin, une narration un peu...

le 2 déc. 2021

2 j'aime

Du même critique

Il était une fois dans l'Ouest
Ugly
10

Le western opéra

Les premiers westerns de Sergio Leone furent accueillis avec dédain par la critique, qualifiés de "spaghetti" par les Américains, et le pire c'est qu'ils se révélèrent des triomphes commerciaux...

Par

le 6 avr. 2018

122 j'aime

96

Le Bon, la Brute et le Truand
Ugly
10

"Quand on tire, on raconte pas sa vie"

Grand fan de westerns, j'aime autant le western US et le western spaghetti de Sergio Leone surtout, et celui-ci me tient particulièrement à coeur. Dernier opus de la trilogie des "dollars", c'est...

Par

le 10 juin 2016

95 j'aime

59

Gladiator
Ugly
9

La Rome antique ressuscitée avec brio

On croyait le péplum enterré et désuet, voici l'éblouissante preuve du contraire avec un Ridley Scott inspiré qui renouvelle un genre ayant eu de beaux jours à Hollywood dans le passé. Il utilise les...

Par

le 4 déc. 2016

95 j'aime

45