Si vous n'avez pas vu Heat, voyez-le. Point.

Heat, film culte des années 90. J'ai mit du temps à m'y mettre, je ne m'attendais pas forcément à grand chose. Et bien, le moins que je puisse dire, c'est qu'en j'en suis sorti sur le cul. Ca vous est déjà arrivé, à la fin du film, de rester là à attendre les yeux dans le vide parce que le film vous a parlé ? De mon côté, c'est généralement une garantie que quelque chose a fonctionné.
Et là, on parle de rester bloquer en espérant qu'il se passe quelque chose après 2h50 de film ! Pour dire.


Le miracle, c'est de raconter la confrontation entre le chef d'un gang de braqueurs (De Niro) et le flic chargé de le poursuivre (Al Pacino). Rien de folichon jusqu'à là vous me direz, sauf qu'en fait, l'environnement de chacun des 2 personnages est dépeint à la perfection. Vie sentimentale, amicale, objectifs concrets vis à vis de leur mode de vie. Le contexte personnel des personnages est dépeint à la perfection si bien qu'on a, comme il faut, toutes les informations pour s'attacher aux 2 personnages au fur et à mesure de notre entrée dans le film.
Du coup, l'affrontement prend naturellement des proportions énormes. Surtout quand on voit que tout est fignolé jusqu'aux petits oignons. Je pense aux plans. La ville est grise, le bleu est fade. Mais qu'importe, les plans sont super bien gérés, c'est beau à voir. Gestion d'ombre, des équilibres de l'image très bons, on ne tombe jamais sur un trou blanc ou un trou gris comme on peut en voir dans les superproductions récentes (les Marvel façon Deadpool ou Captain America en fait...) et du coup, on en ressort un truc vraiment très beau. Les scènes d'amourettes de Robert de Niro sont parfaites à ce niveau. Du haut de sa colline, on a le droit à des plans très beaux et pourtant si simples.


Le film est dynamique et prenant, et ne tombe pas dans le piège des cut à répétition pour donner un sentiment artificiel d'action, c'est brut, c'est fort, ça tabasse. A ce niveau, la scène du carnage après le casse est terriblement prenante, mêlée à un son brutal.
C'est aussi dans ses moments de brutalité que le film m'a gêné. Voir les flics tirer avec des armes de guerres et manquer de toucher des civils, je me suis dit que c'est complètement con. Après, ça rentre dans le personnage de Al Pacino qui est une sorte de chasseur, au final, plus qu'un flic. Mais j'aurai aimé voir les conséquences dramatiques que son comportement peut avoir. Par exemple,


le moment où il va tirer sur un braqueur qui prend en otage une gamine. Et s'il avait touché la gamine ?


Mais bon, voilà, c'est des petits détails que je suis obligé de pardonner parce que le film m'a trop entraîné pour que je lui tienne rigueur de "divergences artistiques".


Si vous n'avez pas vu Heat, voyez-le. Fin de ma plaidoirie.

Robin_Legras
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le 14 avr. 2016

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Mini Baron

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