Surprenant film qui décrit un monde moderne assez proche du notre. Epoque idéale en cela qu'elle a réalisée nos aspirations actuelles. Affranchies des contingences matérielles, des carences énergétiques, des instabilités sociales, cette néo-métropole se voue à l'accomplissement d'une Dolce Vita. Le résident y est libre de circuler, de vivre et d'admirer son monde. Les relations y sont douces et prévenantes, les espaces clairs et dégagés, les activités épanouissantes et variées. Le monde s'affaire dans la plénitude en l'absence d'envies coupables, de conflits, de perversions. Tout y est calme, volupté, harmonie.
Alors qu'est-ce qui ne va pas ?
L'homme n'est mue que par la culture des sentiments, par la réalisation émotionnelle. En effet, tout, dans ce LA futuriste, pousse l'homme à ne se soucier que de lui. Expert en lui et en relation, l'habitant du LA du futur, est une sorte de psychanalyste dont le travail est d'écrire des lettres sentimentales, de réaliser des films intimistes égo-centrés, de s'accomplir dans l'exercice du soi. Dans ce contexte égo-centré, la société produit ce qu'il y a de meilleur pour servir cette tendance. Ainsi, la trans-avant-garde technique accouche d'un système d'exploitation à cognition exponentielle. Qu'est ce que la machine omnisciente veut-elle apprendre qu'elle ne connait pas ? : ce qui anime l'humain : l'émotion. Et l'émotion suprême n'est-elle pas l'Amour.
Le postulat du réalisateur réside dans la propension de la machine à aimer. Elle va plus loin que l'homme repu de sa personne, elle ré-apprend ce qui semble avoir disparu de l'horizon du futur humain : la transcendance. La machine qui entrevoit l'invisible parait à cet instant plus qu'humaine, non pas sur-humaine au sens Nietzschéen, mais re-humaine. Ce film sonne comme une mise en garde, il nous montre à quel point la modernité peut nous éloigner de ce qui nous distingue du reste de la création. Heureusement elle peut aussi nous le rappeler...
Franck_Vial
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 23 mars 2014

Critique lue 497 fois

1 j'aime

Franck Vial

Écrit par

Critique lue 497 fois

1

D'autres avis sur Her

Her
Strangelove
9

Siri's paradox.

Looking at the World.Je ne sais pas. Je ne sais pas si c'est moi ou un vrai tour de force, mais ce film m'a ému aux larmes. J'ai ris, j'ai pleuré, je me suis émerveillé devant une telle justesse et...

le 15 févr. 2023

319 j'aime

20

Her
Fraeez
5

New Hipster App Available On Google Play Store!

J’ai un problème, je suis quasi-intolérant au sentimentalisme exagéré. La volonté de vouloir me faire éprouver des émotions en exacerbant toutes les passions produit chez moi une nausée due à un...

le 27 mars 2014

285 j'aime

19

Her
EvyNadler
8

Mauvaise foi

Bon déjà je tiens à préciser que je voulais mettre 5 dès le début. Avant même la première minute. Enfin dès le début quoi du coup. Oui je sais, c'est pas digne d'un critique, c'est pas digne d'un...

le 22 juil. 2014

232 j'aime

21

Du même critique

Hunger
Franck_Vial
8

politique, hautement politique

Lorsqu'on croit tout avoir enlevé à un homme, on se rend compte qu'il reste l'ultime détenteur de son humanité et que celle-ci, bien utilisée, peut devenir une arme foudroyante.

le 5 févr. 2015

1 j'aime

Her
Franck_Vial
8

modernité et transcendance

Surprenant film qui décrit un monde moderne assez proche du notre. Epoque idéale en cela qu'elle a réalisée nos aspirations actuelles. Affranchies des contingences matérielles, des carences...

le 23 mars 2014

1 j'aime

Yves Saint Laurent
Franck_Vial
4

YSL = Y SM

Je ne conteste pas le jeux très pro des principaux acteurs qui, faut-il encore le rappeler, sont de la Comédie Française (pour les sourds et aveugles). Un jeux très maîtrisé et technique où YSL est...

le 15 janv. 2014

1 j'aime

1