Her est une véritable fable amoureuse sur fond de douce dystopie, film sensible et sensitif qui réussit là où tellement se sont cassés les dents : donner à croire à une intelligence artificielle sans forme, et à une véritable relation avec un être humain. Her est le prototype de film-concept casse-gueule qui brille par l’intelligence et la maturité de son traitement. Le script est d'une précision et d'une justesse incroyable. A commencer par l'idée de mettre une romance dans de la SF. Pour que le spectateur puisse y croire, Spike Jonze a décidé de bâtir quasiment contemporain avec quelques détails futuristes en plus (les jeux vidéos, les systèmes d'exploitations de plus en plus intelligent) mais le Los Angeles que l'on aperçoit est presque identique à celui de maintenant. Ainsi, on entre dans ce récit comme une lettre à la poste car l'univers est simple et crédible. Et que dire de l'histoire d'amour ? On pouvait tellement avoir peur que ça se transforme en niaiserie sans nom et pourtant, bien qu'il y ait quelques scènes qui en font peut-être un peu trop, l'histoire est incroyable. Un véritable travail d'alchimie qui allie des scènes prises entièrement au premier degré qui s'adressent directement au public, visé. Her remet en question l'amour, les mauvaises choses que ça apporte mais qui nous permette d'en apprendre plus à chaque instant. On ne doit pas prendre une rupture sentimentale pour une erreur mais pour une expérience qui va nous permettre d'être plus fort et de ressentir encore plus quand on rencontrera quelqu'un d'autre. Toute la vie n'est qu'accumulation d'expériences. Her pose de vraies questions sur les relations physiques et virtuelles et reste avant tout un film qui échappe à l’analyse car tout y tient de l’évidence, et particulièrement son évocation du sentiment amoureux, tout bonnement remarquable. Tout y est simple en apparence, tout y est juste, et tout y est ainsi extrêmement touchant, sans jamais transformer le film en un tire-larmes inapproprié. Cette justesse dans le trait , qui fait que tout tient de l’évidence, doit énormément à la mise en scène de Spike Jonze, très simple et pourtant très précise, sans fioritures, mais qui fait appel aux bons outils au bon moment. Et notamment l’utilisation brillante qu’il fait de la caméra subjective pour créer une sorte de matière corporelle, ainsi qu’un regard, au personnage de Samantha. Les acteurs nous en offrent encore plus avec leur interprétations incroyables, qu'il s’agisse de Joaquine Phoenix, probabement un des meilleurs acteurs du moment, de la voix sensuelle et forte de Scarlett Johansson et des apparitions de Amy Adams et Rooney Mara, interprétant des personnages forts et bien écrits. Her est donc une très belle réussite, il a ses petits défauts par-ci par-là mais c'est clairement une des plus belles histoires d'amour que l'on ait vu au cinéma depuis longtemps.
Wall_Critic
8
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le 30 mars 2014

Critique lue 249 fois

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