« Her » est loin d’être un mauvais film, c’est même un excellent film, de part sa technique irréprochable. La photographie est parfaite, quelques trouvailles dans les plans grandement appréciables, le cadrage lui aussi excelle, la lumière est attractive, et l’ambiance qui s’en dégage est déroutante. Film situé dans le futur mais par moment quelque peu rétro assumé, l’image que donne Jonze de cet avenir est tour à tour enviable et détestable. Puisque en effet ces ordinateurs OS, personnages à part entière du film, interprétés par la douce voie de Johansson, sont des séducteurs hors paires, et restent une inventivité technique hors norme. Mais Spike en fait-il l’apologie ou la critique négative ? Il ne les dévalorise pas, ne les discrédite pas, il n’en fait qu’un personnage à la psychologie présente et laisse le spectateur trancher.
Le film est à la fois mélancolique et nostalgique, parfois plein d’espoir, souvent déprimant, par moment touchant, Jonze envoi à la suite ces différents états, pour exprimer le plus largement possible sa vision de cette avenir dicté par des ordinateurs intelligents. On est touché par cette tendre et improbable histoire d’amour entre un homme et son ordinateur, on est rebuté par ce concept futur de l’amour et quelque peu déprimé de nous voir en arriver là : disparition de tous contacts physiques et de toute expériences avec un être de chaire et de sang. Mais on se prend aussi à imaginer comment cela pourrait-il être, on se prend à retenir les point positifs, on se prend à rêver pourquoi pas de la création d’une être comme celui ci pour combler certaines vies, mais surtout on est impressionné par la pureté d’une relation comme celle-ci, seulement d’esprit à esprit qui permet tout et qui ne pose aucune limite.
Malheureusement le film de Jonze manque cruellement de rythme à mon goût, les longueurs étant beaucoup trop présentes sur les deux heures et cinq minutes de film !
Il faut aussi adhérer au sujet et à la formation du film, long métrage bavard dont les seuls silences apparaissent lorsque de le réalisateur laisse parler sa caméra pour de trop rares plans qui suggèrent le souvenir, le regret, la mélancolie ; ou bien tout simplement la beauté présente et indestructible du monde qui nous entoure.

Donc « Her » n’est certainement pas un mauvais film, je le conseil même de surcroit mais je n’ai malheureusement pas plus adhérer que cela…
La_7eme_Critique
6

Créée

le 30 mars 2014

Critique lue 294 fois

Aubin Bouillé

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