
Her c'est le film d' anticipation qui n'en est pas un: c'est tellement proche de nous qu'on en est mal à l'aise.
Les styles capillaires et vestimentaires sont dépassés, le job du héros sent la nostalgie à plein tubes ( écrire de belles lettres pour ceux qui veulent garder de leur vie des souvenirs “à l' ancienne”).
La plupart des réactions des personnages sont réalistes, on y croit, on les comprend.
Et puis,il y a cette “her” qu'on pense loin de nous, mais en même temps que le personnage principal s'attache à elle, nous aussi, et plus on le comprend, plus on prend peur pour son intégrité, et par conséquent pour nous aussi.
J' imagine toujours que mon gps s'énerve quand je ne suis pas ses instructions, et quelque part ce serait tentant d'avoir des conversations avec lui, mais le jour où ça arrivera vraiment, comment ne pas le considérer comme une vraie personne? On a vite fait de devenir nous aussi dépendants d'un ami virtuel et réellement accessible en permanence. Surtout si cet ami en question se façonne suivant notre désir: comment ne pas aimer une voix qui devient exactement ce qu’on a envie qu’elle devienne?
Nous sommes déjà dépendants à la technologie, comment ne pas gouter à ce genre “d’avancée”?
Non vraiment, ce film fait peur par son réalisme.
Promis à compter d'aujourd'hui j' arrête de parler à mon tel, mon ordinateur et mon gps!
Pour revenir au film, il est aussi très beau à voir: une belle photo, des couleurs et décors délicats, une bande son en harmonie avec le reste, un régal pour les yeux.
Joaquim Phoenix campe bien son personnage qu’on sent sur le fil, un peu autiste par moments, mais toujours assez facile à comprendre.