Suivre pas à pas les déambulations urbaines d'un célibataire endurci, plongé la plupart du temps dans ses pensées, c'est comme aller à la chasse au lièvre, oui d'accord, mais sans aucun chien d'arrêt à ses côtés. Etes-vous plutôt épagneul breton, épagneul français, berger allemand, berger belge ou des Pyrénées ? C'est une vraie question, valide, sincère, post-moderne, que pose Spike Jonze dans son film ? Et il y répond de la plus belle des manières : aujourd'hui, ce que désire le mâle blanc hétérosexuel occidental contemporain comme animal de compagnie c'est la gouaille de Scarlett Johansson, délicieuse créature qui insuffle du punch et beaucoup d'humour à un personnage qu'on ne voit jamais à l'écran puisqu'elle incarne un système d'exploitation hard-ware très sophistiqué. Et le pauvre personnage interprété par Joaquin Phoenix de tomber amoureux d'une voix diablement sexy, cajoleuse et entreprenante ! Qu'à cela ne tienne il n'en dort plus la nuit tandis que de l'autre côté de sa porte se morfond sa cruelle voisine, en chair et en os elle au moins. Que croyez-vous qu'il adviendra : eh bien nous ne le saurons jamais.
C'est ça le postmodernisme au cinéma !
Allez on se replonge fissa dans "Une créature de rêve" (John Hugues, 1985) !!