Prenant mon courage à deux mains et mon rôle d'éclaireur au sérieux, je me suis enfin décidé à regarder Her, parce qu'il faut reconnaître que sur le papier c'est pas Pulp Fiction.
Scarlett Johansson prête sa voix à un programme ultra sophistiqué auquel on ne croit pas vraiment : déjà parce qu'il est tentant d'imaginer son corps et son visage à l'autre bout de la connexion. Ensuite parce qu'un programme qui a un orgasme, même si c'est la voix sensuelle de S. Johansson, ça laisse perplexe.
De plus Joaquin Phoenix évolue dans un futur proche au sein d'un monde de hipsters "moustache et petite chemise saumon" au style épuré et coloré, où il est payé pour écrire des lettres à la place de gens qui ont, j'imagine, "trop la flemme".
Pour l'instant j'ai mal à mon Oscar du meilleur scénario ©.
Spike Jonze essaye de soulever des problématiques intéressantes comme l'isolement social malgré une interconnexion croissante, et dans l'ensemble une fois la question de la véracité de l'OS Scarlett éludée, on passe un bon moment. Plus d'un se reconnaîtra dans le personnage de J. Phoenix, bien attentionné mais profondément indécis, dont la nature faillible se heurte à la pureté des sentiments.
C'est beau mais soyons sincères, la voix de la douce "Samantha" est tellement séduisante qu'elle éclipse l'intrigue : on a qu'une envie, c'est que Theodore s'endorme pour nous laisser jouer à notre tour au téléphone rose avec Scarlett.