L’idée de base est intéressante : prendre le spectateur par surprise en proposant une démythification d’Hercule, zappant ses travaux pour en faire un simple mercenaire dont les exploits sont relégués au rang de missions fantasmées. Exit donc le film d’heroïc-fantasy et place davantage à un péplum survitaminé faisant la part belle à quelques scènes de batailles barbares. Le souci, à la fois dans ces batailles et dans le film en général, c’est cette frontière jamais établie entre le sérieux et le fun, entre le spectaculaire et le cartoonesque. Soit, Hercule n’est plus un demi-Dieu mais un colosse bodybuildé : mais pas certain, dans ce cas, que cela soit suffisant pour tuer des loups à mains nues ou pour envoyer valser des types comme si on était doté de la potion magique.
Il y a tout au long de ce film une espèce d’incompréhension qui n’est jamais levée. Pourquoi cette série B qui se veut purement cool et divertissante est-elle si souvent prise en flagrant délit de blockbuster se prenant terriblement au sérieux ? Difficile, en outre, avec Dwayne Johnson en tête d’affiche de ne pas penser à Arnold Schwarzenegger dans Conan le Barbare, l’ambition cinématographique en moins. Le scénario, ici, tient sur une feuille de papier à cigarette et l’histoire n’est guère palpitante. Certes, on ne s’y ennuie pas, ou presque pas, mais il faut quand même être amateur de gros bras et de bastons qui tâchent avec glaives assourdissants pour être conquis par ce péplum des années 2010, lesquelles ont tué le genre.
Les autres risquent de regarder un peu la montre devant des effets spéciaux pas toujours aboutis et un ensemble qui fait penser à un téléfilm un peu friqué. Toujours aussi sympathique, Dwayne Johnson sauve l’ensemble. On s’étonne quand même de la présence de John Hurt dans ce type de production pour un de ses derniers rôles.