Hérédité par BlackLabel

Je sais pas trop comment aborder le film. L'absence de jump-scare et d'apparition dans le miroir m'ont évidemment aidé à l'aimer. Je pourrais aussi vous parler de la dynamique familiale, entre l'ado tout mou qui veut juste fumer de l'herbe entre potes et fantasmer sur la jolie blonde, la petite soeur bizarre et limite repoussante, et le père stable et équilibré.

Mais c'est la mère qui m'a marqué, fortement interprétée par Toni Collette. À fleur de peau, tantôt nerveuse et émotive, compatissante, tantôt froide et comme coupé des autres. Un critique ici (je sais plus qui, désolé) a écrit que c'est plus un drame familial qu'un film d'horreur. J'ajouterai que filmer un drame familial comme un film d'horreur, avec des plans insistants, des détails glauques, etc., c'est glaçant. Ça donne même une légitimité à des procédés cinématographiques souvent gratuits et inefficaces.

On se demande s'il y a bien présence d'une force surnaturelle maléfique ou si c'est la mère qui, sombrant dans la folie, ébranle et détruit sa famille. Et le rôle est finement écrit car il y a des malades mentaux tenant un discours assez convaincant, tout en les chargeant d'émotions qui les rendent touchant. Toni Collette a par ailleurs intensément donné corps à son personnage, on a envie de la croire et en même temps de pas lui faire confiance.