Chère famille...

D’abord le décès et l’enterrement d’une respectable grand-mère, induisant des réactions des plus hypocrites, froides ou saugrenues parmi les membres de sa famille : sa fille, qui respire la perdition, la culpabilité et l’impuissance ; son mari, insupportable de patience, de politesse et de dévouement insipide ; leur fils ado ténébreux et toxico, et leur fille et ses étranges pulsions comme visions. Puis les révélations progressives de multiples psychodrames intergénérationnels, les manies et pathologies a priori anodines de chacun, presque banales, le tout dans une incroyable et oppressante culture du silence et de la bienséance familiale s’effritant inexorablement. Les enjeux deviendraient vite crispants si on ne réalisait pas bientôt qu’on n’a jusqu’ici juste le positionnement des pions dont la partie va basculer dans d’angoissants et surprenants phénomènes surnaturels.
Quand on traine une telle généalogie de culpabilité bigote, de croyances et bondieuseries, de non-dits et d’amateurisme de rites sataniques, une telle charge héréditaire de suicides, conflits, malveillances, toxicomanies, maternités des plus glauques et d’hypocrisie familiales, on ne peut qu’imaginer l’horreur de son aboutissement. Et même au-delà le film pousse l’insolence sur une abominable escalade d’épouvante qui tient les promesses d'effroi et d'originalité inspirées par les bonnes critiques que j’avais lues. Waw ! Ca faisait longtemps qu’on ne m’avait pas glacé le sang comme ça.