Hesher
6.7
Hesher

Film de Spencer Susser (2011)

Hesher est un film qui ne nous ménage pas. Il dépeint un portrait cru d'une famille blessée, completement aspirée par la faille qui la déchire. Dès les premiers instants on ressent la douleur, l'abscence et le desarroi qui étouffe les personnages. La mort de la mère du jeune TJ est insurmontable et se ressent tout au long du film. La mère manque, et avec elle sa douceur, son attention, son réconfort. Apparait alors la vérité que l'on redoute : il n'y a plus rien a faire. Il est impossible de retourner en arrière pour la récupérer, comme le montre la scène ou Tj tente, seul contre tous, de retrouver la voiture dans laquelle sa mère est morte et qu'il manque d'y mourir à son tour. Mais Susser a l'idée brillante de materialiser la douleur et la violence du deuil sous la fome d'un personnage, aussi incongrue qu'étranger au film. Hesher, homme-enfant impulsif et irrésponsable apparet brutalement dans la vie de TJ (aussi brutalement que la mort de sa mère) et le met à l'épreuve. TJ l'ignore, puis lutte, le confronte. Hesher lui, en toute indifférence et égoïsme, bouscule les membres de la famille Forney, envahit inpunément leur lieu de vie, les force enfin à sortir de leur léthargie, de leur hébétude. Hesher dérange, il est tout ce que la société actuelle rejète, réprime, pourtant il apporte quelque chose qui va liberer les Forney de leur torpeur. Une insouciance et un détachement déconcertants et salvateur pour les membres endeuillés. Le film émeu autant qu'il trouble et réussit remarquablement à associer le personnage cinglé de Hesher à l'univers plus sobre et réaliste de la famille de TJ. A l'occasion, Joseph Gordon Levitt nous livre une interpretation effarante du personnage d'Hesher, transcende le film et l'habite completement. En outre, ce n'est pas une surprise de retrouver l'excellent David Michôd au scénario, qui portera à l'écran un nouveau portrait de famille violent et cruel avec son grand Animal Kingdom l'année suivante. La recette de ce film atypique marche même mieux qu'esperé et il restera d'ailleurs en tête longtemps après son visionnage, laissant une trace au marqueur indélébile dans le fond de notre crane.
KayRalstone
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 18 oct. 2012

Critique lue 534 fois

2 j'aime

1 commentaire

KayRalstone

Écrit par

Critique lue 534 fois

2
1

D'autres avis sur Hesher

Hesher
Jack_Spade
9

Jump in the Fire !

D'entrée, un film qui m'annonce Joseph Gordon-Levitt et Natalie Portman (<3) avec un titre ayant la typo typique de Metallica à l'affiche il marque d'entrée pas mal de points ! Après avoir vu la...

le 5 sept. 2011

21 j'aime

7

Hesher
Serviet_
8

And Justice For All...

Au programme donc, un drame centré sur le deuil. On suit la VDM de TJ, un garçon paumé qui vient de perdre sa mère. Son père, interprété par l'excellent Rainn Wilson, est toujours là mais semble...

le 3 déc. 2011

18 j'aime

1

Hesher
Bliss619
8

Esher, un ami qui vous veut du bien

Wouaw ... je ne sais pas vraiment ce que je viens de voir à l'instant et pourtant c'est tellement simple.. On se retrouve avec en personnage central le petit TJ jouer par le jeune, mais néanmoins...

le 6 janv. 2012

9 j'aime

1

Du même critique

No Country for Old Men
KayRalstone
9

Un grand Cohen

Les frères Cohen nous ont habitué à l’excellence, mais quel film que ce No Country for old man. L’histoire – adaptée du livre éponyme du grand Cormac McCarthy - et les situations sont (sans surprise)...

le 7 oct. 2012

3 j'aime

Hesher
KayRalstone
8

Critique de Hesher par KayRalstone

Hesher est un film qui ne nous ménage pas. Il dépeint un portrait cru d'une famille blessée, completement aspirée par la faille qui la déchire. Dès les premiers instants on ressent la douleur,...

le 18 oct. 2012

2 j'aime

1

Spartacus
KayRalstone
2

Critique de Spartacus par KayRalstone

Série brouillone et brutale, dépeignant un portrait sans subtilités et plein de lourdeur du fameux Spartacus, héro de nombreux films et programmes télévisés. Peut être un peu trop influancé par...

le 7 oct. 2012

2 j'aime