Le nouveau film de l'italienne Alice Rohrwacher commence comme son précédent (Les merveilles), que j'avais détesté. A savoir : une communauté retirée du monde, des personnages dont on ne comprend pas forcément tous les agissements et une image volontairement dégueulasse (des coins arrondis et des fils au bord de l'image, le film est tourné en super 16).


On suit donc avec un ennui poli plusieurs personnages, dont le jeune Lazarro, que rien ne distingue a priori des autres.


A la moitié du film, un évènement surprenant nous cloue sur notre fauteuil, et on suit alors la suite de cette histoire mystico-fantastique avec beaucoup plus d'intérêt. Le sentiment de plonger dans la réalité, après un début de film irréel, procure au spectateur une douce sensation d'exotisme à rebours.


Malheureusement la fin d'Heureux comme Lazarro verse dans une accumulation bien lourde de poncifs en tout genre, avec des scènes finales franchement ridicules. Le film a reçu à Cannes le prix du scénario. C'est à moitié mérité : il y a une réelle originalité dans le développement de l'histoire, mais je sors du film avec le sentiment que cette originalité n'a été que partiellement exploitée.


Tous les acteurs sont remarquables.


http://www.christoblog.net/2018/11/heureux-comme-lazarro.html

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le 8 nov. 2018

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